La Fédération internationale de football association (FIFA) a mis en garde la Tunisie contre l’ingérence des autorités dans les affaires du football dans le pays.
«Il a été porté à notre connaissance que les autorités étatiques sembleraient vouloir s’immiscer dans les affaires et la gestion de la FTF, notamment en envisageant la dissolution du Bureau fédéral», écrit la FIFA dans une missive adressée au président de la Fédération tunisienne de football, Wadii Jari.
L’instance suprême du football mondial rappelle, en ce sens, que «les associations membre de la FIFA sont statutairement tenues de gérer leurs affaires de manière indépendante et sans influence de tiers».
Accordant à la FTF un délai, jusqu’au vendredi 28 octobre, pour lui fournir des explications sur cet état de fait, la FIFA menace de geler la participation des sélections et clubs tunisiens de toutes les compétitions régionales et internationales.
Cette mise en garde de la FIFA a suscité une levée de boucliers contre le président Kaïs Saïed, accusé de «mener le pays vers la catastrophe».
Ainsi, dans un post publié sur les réseaux sociaux, Abdel Wahad Hani, président du parti Al Majd, n’y est pas allé de main morte.
«L’autorité qui veille sur le sport dans le gouvernement du président, avec les mesures exceptionnelles imposées, provoque une catastrophe nationale et mène la Tunisie vers des sanctions de la FIFA, le gel de l’activité de la fédération ainsi que l’interdiction des sélections et clubs de participation à différentes compétitions régionales et internationales, dont la Coupe du monde 2022», s’est indigné ce responsable politique.
Issam Chabbi, secrétaire général du Parti démorate progressiste (PDP) s’est exprimé également avec regret. «Le nom de la Tunisie fait la Une des sites d’information internationaux non pour évoquer sa qualification et ses chances au Mondial au Qatar, mais pour parler d’un pays qui s’évertue à étouffer toutes les voix et à réprimer toutes les organisations indépendantes», a-t-il souligné.
Même son de cloche pour Rafik Abdessalem, ancien ministre de la Jeunesse et des sports, qui a asséné: «Kaïs Saïed passe à la vitesse supérieure. Après sa bataille avec le Parlement, les partis, les organisations, les juges, les institutions constitutionnelles, les syndicats et la société civile, il ouvre un nouveau front avec la FIFA…»
Plusieurs autres voix d’hommes politiques, de partis et de personnalités de différents bords se sont élevées pour dénoncer «la mainmise totalitaire» de Kaïs Saïed sur la Tunisie, lui rappelant que, jusqu’ici, «ses décisions anti-démocratiques» mènent le pays à la dérive.