Mondial 2030: Vinicius appelle à écarter l'Espagne de l'organisation

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Vinicius.. AFP

L'attaquant brésilien Vinicius Junior a provoqué une levée de boucliers en Espagne, co-organisatrice du Mondial-2030, en suggérant de confier la compétition à un autre pays, en l'absence de progrès dans la lutte contre le racisme dans les stades espagnols.

Le 05/09/2024 à 11h45

Interrogé par la chaîne de télévision américaine CNN, la star du Real Madrid, victime à plusieurs reprises d'insultes racistes en Liga, a estimé mardi que des efforts restaient à faire pour changer les mentalités dans la société espagnole.

«D'ici 2030, il y a une grande marge d'évolution possible, alors j'espère que l'Espagne pourra évoluer et comprendre à quel point il est grave d'insulter une personne en raison de la couleur de sa peau», a déclaré l'attaquant de 24 ans.

Mais «si les choses n'évoluent pas d'ici 2030, je pense qu'il faudra changer le lieu» de la Coupe du monde 2030, car «un joueur ne se sent pas à l'aise et en confiance en jouant dans un pays où il peut être victime de racisme», a-t-il poursuivi.

Ces déclarations ont suscité de fortes réactions en Espagne, qui doit organiser le Mondial 2030 aux côtés du Portugal et du Maroc- beaucoup jugeant la proposition de Vinicius excessive et les incidents racistes isolés.

«L'Espagne n'est en aucun cas un pays raciste» et «ne mérite pas d'être privée de la Coupe du monde», a ainsi répliqué en conférence de presse le capitaine de la Roja, Dani Carvajal, par ailleurs coéquipier de Vinicius au Real Madrid.

«Je sais ce que Vinicius subit» de la part de certains supporters «mais la Liga s'améliore et des protocoles sont en cours d'élaboration pour que ces énergumènes ne puissent plus participer à des événements sportifs», a-t-il ajouté.

«Il y a toujours des indésirables» mais «l'Espagne n'est pas raciste, c'est un exemple de coexistence et d'intégration», a abondé le sélectionneur de la Roja, Luis de la Fuente, en assurant que le Mondial 2030 serait un «succès».

Le maire de Madrid José Luis Martinez-Almeida (PP, droite) a quant à lui appelé le Brésilien à «rectifier immédiatement ses déclarations». «Il est profondément injuste (...) de dire que nous sommes une société raciste», a-t-il insisté.

Figure de proue de la lutte contre le racisme dans le football, Vinicius avait notamment fait l'objet d'insultes lors d'un match à Valence en mai 2023. Trois supporters ont été condamnés à huit mois de prison dans cette affaire, à l'origine d'une vague d'indignation internationale inédite.

Par Le360 (avec AFP)
Le 05/09/2024 à 11h45