La nouvelle formule du Mondial des clubs ne se limite pas au seul rectangle vert, les Wydadis bénéficieront d’une exposition médiatique universelle. Un atout à valoriser avant, pendant et même après la compétition. En attendant, les hommes de Rhulani Mokwena se doivent de préparer chaque confrontation comme une finale, en s’armant d’ambition et de courage.
Hicham Ait Menna a déjà frappé un grand coup. Sa première sortie médiatique après le tirage a mis la barre très haut. Pour l’hyper-président du WAC, «les grands clubs doivent affronter les grands clubs». Ce discours reflète un état d’esprit conquérant, qui peut s’expliquer par l’ambition d’un club mythique, confronté à des géants reconnus de tous. Le premier adversaire des champions d’Afrique 2022 a une base de fans exceptionnellement élevée. Les supporters des Sky Blues ne sont pas circonscris à la ville de Manchester ou au Royaume-Uni. Ils se trouvent notamment en Asie, particulièrement en Extrême Orient, sans pour autant titiller les sommets d’audience dont bénéficie leur rival intra-citadin, United. Idem pour les tifosi de la Vieille Dame dont la zone d’influence ne se limite pas à la botte italienne, mais s’étend largement à tous les pays où se trouve une diaspora d’origine translapine. L’Amérique du Nord en particulier.
Sur le rectangle vert la donne est différente mais elle peut être nuancée. Man City est une véritable machine de guerre avec des concepts de jeu huilés. Les individualités que sont les Haaland, De Bruyne, Bernardo Silva and co sont au service des concepts prônés par Guardiola, avec un jeu de possession et de position exceptionnels. Jusqu’au mois dernier le rouleau-compresseur donnait l’impression de n’avoir aucune faille. Mais cette sensation s’est estompée pendant les dernières semaines. Les Citizens sont pour le moment en panne de bonnes vibrations, de résultats et de jeu.
La Juventus est l’antithèse de Man City. La Vecchia Signora appartient à la noblesse du football européen. Son ADN est basé sur la rigueur tactique, la solidité dans les duels et un zeste de malice, voire de vice. Cette Juve est en outre en pleine mutation avec peu d’individualités marquantes, mais plutôt un collectif constitué par de jeunes joueurs qui ont faim, orchestrés par un Thiago Motta, tout prêt à marquer le football moderne.
Enfin Al Ain est le champion d’Asie en titre. Certes sa saison 2024/2025 est décevante, mais la qualité technique des hommes de Jardim n’est pas à mettre en doute. En outre, Al Ain détient une arme fatale dénommée Soufiane Rahimi, fer de lance d’une formation capable du meilleur comme du pire. On peut d’ores et déjà penser que les Émiratis mettront la main à la poche pour renforcer leur effectif à l’approche du rendez-vous.
Cette présentation des forces en présence peut indiquer un horizon bouché pour le Wydad sur le rectangle vert. Les gains se limitant au Prize Money, au branding de la marque WAC, une visibilité exceptionnelle via les retransmissions télé et une présence de tous les instants sur le digital et les réseaux sociaux. Or, l’histoire récente du football marocain nous a appris qu’il y a un coup à tenter à chaque match. Si le club parvient à recruter intelligemment cet hiver et lors de la fenêtre mercato exceptionnelle de début juin 2025, les Rouges pourraient en agacer plus d’un. L’exemple du Raja/Real de 2000, de l’épopée des verts et blancs en 2013 ou encore le parcours exceptionnel des Lions de l’Atlas 2022, rappellent que tout est possible avec un minimum de foi, de bon sens tactique et d’ambition. Et le Wydad n’est pas en manque, lorsqu’il s’agit des arguments susmentionnés.
Aux States, pays du rêve et de l’opportunité, les Wydadis ressembleront à ces héros de westerns, ces pionniers qui ont contribué à la conquête de l’Ouest. L’Eldorado est au bout d’une aventure unique qui aura comme idéal le fameux rêve américain. Quant au leitmotiv, impossible de ne pas emprunter l’expression Made in USA : The Sky is the Limit.