Oui, oui, le Maroc a raison de croire au Mondial 2030

Le360

Il faut applaudir cette candidature commune entre le Maroc, l'Espagne et le Portugal. Qui a toutes ses chances d'aboutir, en toute objectivité.

Le 20/03/2023 à 11h00

Le Maroc n'est qu'à un bras de mer de l'Europe. Mais cette courte distance ressemble à un gouffre, parce que les décalages, les tensions et les malentendus ont créé cette illusion optique que des années-lumière séparent le continent africain de l'européen. Si loin, si proches en somme…

Bien sûr, personne n’est dupe. Ce front commun n’aurait pas été possible sans, au préalable, une mise à plat politique. Il y a quelques années, une telle candidature commune eut été inimaginable. Mais de l’eau est passé sous les ponts, le Maroc et ses voisins ibériques, l’Espagne surtout, ont entamé un nouveau chapitre de collaboration et de coopération «gagnant gagnant» qui ouvre un vaste champ des possibles.

Ce que le Maroc n’arrive pas à faire avec son voisin de l’Est, pour des raisons que tout un chacun connait, il le fait avec celui ou ceux du Nord. Tant mieux parce que la symbolique est encore plus forte.

Cette fois, il ne s’agit plus de pays voisins comme le trio Etats-Unis-Mexique-Canada qui abritera le Mondial 2026, ou le tandem Corée du Sud–Japon (2002) qui avaient l’avantage de parler la même langue dans tous les sens du terme. Le Maroc et ses voisins ibériques sont un cran au-dessus. Leur association est celle de deux continents et de deux cultures qui se touchent et se tournent le dos. Le geste est fort parce qu’il y a de la réconciliation dans l’air, entre l’Afrique et l’Europe, le Sud et le Nord, plus trivialement «Nous et Eux».

Il y a aussi une magnifique dimension historique qui n’échappera à personne: il y a quelques siècles, Maroc, Espagne et Portugal ont été unis dans certaines séquences de leur histoire. Cet épisode lointain, que l’on englobe communément sous l’enveloppe d’al-Andalus, n’a jamais été totalement digéré de ce côté-ci de la Méditerranée comme de l’autre.

Quoi de mieux que le plus populaire des sports pour jeter de nouveau les ponts et reprendre ce dialogue, ces dialogues, longtemps interrompus!

D’autres éléments plaident également pour cette candidature commune. N’oublions pas que le Mondial passera, dès la prochaine édition, de 32 à 48 sélections. Ce qui est beaucoup trop pour une seule nation. 2030 se jouera certainement à cheval sur plusieurs pays. Pourquoi pas le Maroc et ses voisins ibériques?

Un argument de poids plaide pour le Maroc: le sportif. L’excellente tenue des Lions de l’Atlas au Qatar est passée par là. Une nation qui arrive aux demi-finales est en droit, sportivement parlant, d’abriter un Mondial.

Vous savez quelle est la faiblesse, peut-être la seule, du récent Mondial du Qatar? Le fait que le pays hôte n’a pas pu franchir le premier tour, ni prendre le moindre point. Cela fait tâche, parce que c’est du jamais vu. Plus personne ne veut d’un pays hôte qui sort par la petite porte. Parce que cela fait peser le risque d’un bide économique sur la compétition. Au-delà des calculs de la FIFA, au-delà de l’éthique sportive, même les sponsors et les argentiers du foot ont besoin d’accorder l’organisation du tournoi mondial à un pays capable de briller sur le terrain, et de mobiliser les foules. Les garanties sportives sont indispensables au succès populaire, médiatique et, surtout, économique.

Le Portugal et l’Espagne répondent évidemment à ce critère. Et le Maroc aussi, et largement. Qui peut, objectivement, prétendre le contraire?

Par Footix marocain
Le 20/03/2023 à 11h00