CAN 2025, Bournemouth, religion et souvenirs de Leverkusen... Amine Adli livre ses vérités

Amine Adli, sous le maillot de l’AFC Bournemouth

Arrivé lors du dernier mercato estival en provenance du Bayer Leverkusen et engagé pour cinq saisons avec l’AFC Bournemouth, Amine Adli s’est confié dans une interview exclusive accordée au site du club anglais. Le Lion de l’Atlas y évoque son transfert, ses ambitions en Premier League, la prochaine CAN au Maroc, l’épreuve du décès de sa mère et bien plus encore.

Le 25/09/2025 à 18h01

Fraîchement installé sur la côte sud de l’Angleterre, l’international marocain Amine Adli découvre un nouvel environnement, aussi bien sur le plan sportif que personnel. Entre la Premier League, championnat le plus relevé au monde, l’accueil de ses coéquipiers et ses premières sensations en Angleterre, Amine Adli ne cache pas son enthousiasme, au cours d’un entretien exclusif au micro de l’AFC Bournemouth, et parle de ses objectifs avec le club, de la prochaine CAN 2025, de la religion et d’autres points.

Amine Adli a d’abord indiqué lors de cet entretien: «Pour être honnête, je pense que nous avons une équipe très solide. Quand on n’est pas en Angleterre ou qu’on ne joue pas en Premier League, on peut suivre le championnat… Je connaissais Bournemouth, le club et les joueurs, mais chaque fois que je m’entraîne, je suis surpris par la qualité des joueurs».

«Je pense que nous avons une équipe très forte, avec beaucoup de qualité, de bons joueurs, et tout le monde m’a très bien accueilli ; je leur en suis reconnaissant. Tous les joueurs du club, on voit qu’ils s’apprécient et qu’ils aiment le club. C’est très agréable d’en faire partie», a-t-il ajouté.

En parlant de son passage avec le Bayer Leverkusen et du souvenir d’une épopée allemande conclue par un triplé, l’ailier a confié: «Bien sûr, cette période a été incroyable, mais ce que je retiendrai, c’est que, quand on réussit avec une équipe, le plus important, c’est que tout le monde soit heureux. Pour moi, si je devais garder une chose de cette saison, c’est la façon dont le club vivait: c’était extraordinaire».

«Du service de sécurité les jours de match à l’entraîneur adjoint, tout le monde était toujours heureux, et on voyait des sourires sur le visage des supporters et dans le vestiaire; c’est ça qui compte le plus… Gagner des trophées, on s’en souviendra évidemment, mais pour moi, le côté humain de ce succès était incroyable… C’était si facile à vivre, car on voyait des gens heureux, rire, sourire chaque jour, c’était magnifique», a poursuivi Adli.

Pour ce dernier, la religion est une chose importante dans sa vie: «Être musulman fait partie de ma vie. Cela régit tout et me donne une façon d’être reconnaissant pour tout ce qui m’arrive. Cela donne un sens à ma vie : prier chaque jour, être reconnaissant pour ce qui se passe, pour ma situation et ma famille. La religion m’a aidé à devenir un meilleur être humain et à être la meilleure personne possible ; c’est la chose la plus importante que j’ai».

Sa foi l’a également poussé à s’engager pour des causes humanitaires, notamment en faveur des orphelins: «En raison de ma religion, en grandissant, j’ai voulu en apprendre davantage et j’ai découvert beaucoup de choses sur les enfants défavorisés, sur la nécessité de les protéger et de les aider. Quand Dieu m’a donné cette situation de footballeur, avec une belle vie et de bons revenus, c’était clair dans mon esprit. C’est sûr, Dieu m’a offert cela, mais je devais en faire quelque chose, et la première idée qui m’est venue a été d’aider les personnes qui ont moins».

«Quand je suis arrivé à Leverkusen, j’ai demandé à mon agent de me mettre en contact avec une association et, avec ces personnes, je me suis senti à l’aise pour créer un lien et agir ensemble», a confié Adli.

Le Lion de l’Atlas souhaitait au début que cette démarche reste discrète: «Pour être honnête, au début, je voulais le faire de manière anonyme, parce que je ne cherche pas à être arrogant. Les gens autour de moi m’ont fait comprendre qu’avec l’association et pour d’autres enfants, on pouvait être perçus comme des modèles».

«Alors, montrer cet engagement peut inspirer d’autres personnes à faire la même chose. Pour moi, je ne cherche pas à être un modèle, mais cela peut aussi aider d’autres enfants, parce que les gens me connaissent et l’association peut ainsi trouver d’autres soutiens… Donc, j’essaie de le montrer, mais pas dans un esprit de vantardise, simplement pour aider le plus de personnes possible et inciter les autres à faire de même», a précisé Adli.

Début 2024, Adli a vécu l’un des moments les plus douloureux de sa vie avec le décès de sa mère, survenu quelques jours avant le coup d’envoi de la CAN, Côte d’Ivoire 2023: «À ce moment-là, ma foi était la seule chose que j’avais, car c’était un moment très difficile pour moi. Si je ne croyais pas en Dieu, ma vie n’aurait plus eu de sens, car ma mère était la personne la plus importante dans ma vie».

«Tout ce que je faisais, je le faisais pour elle, même le football. Je voulais réussir pour elle et lui offrir une vie meilleure. Elle a fait beaucoup de sacrifices pour moi quand j’étais jeune et n’a pas eu une vie facile… Au début, je n’avais plus aucune motivation, j’étais un peu perdu, je me demandais pourquoi je devais continuer à jouer au football. Je n’avais plus de raison», a poursuivi l’international marocain.

«La religion m’a beaucoup aidé à ce moment-là, c’est ce qui m’a permis de me projeter à nouveau et de continuer à avancer. J’ai vraiment réalisé à quel point elle était importante pour moi. Je me dis que ces choses arrivent, que tout le monde mourra un jour, on ne sait juste pas quand. Il faut essayer de l’accepter du mieux possible, mais ce n’est jamais facile, c’est sûr», a-t-il ajouté.

Après ce drame, Amine Adli a reçu un soutien massif de son pays et de la sélection nationale: «C’était incroyable. Même moi, je ne m’y attendais pas. Tout le monde m’a énormément aidé. Quand la CAN a commencé, j’ai senti un soutien fou de la part de tout le monde, de tous les Marocains, mais aussi de personnes ailleurs. Ça réchauffe le cœur et c’est toujours très agréable de sentir l’appui de tous».

Éliminé en huitièmes de finale lors de la dernière édition, Adli a déjà la prochaine CAN, qui se jouera au Maroc, en ligne de mire: «La CAN sera un moment très important pour nous. Je veux enchaîner de bonnes performances avec mon club pour prendre beaucoup de confiance, parce que, quand on se sent bien, c’est plus facile d’aller en sélection».

«Je dois bien me préparer avec Bournemouth pour que tout le monde soit gagnant… Je veux être le plus prêt possible pour cette CAN, car c’est un rêve d’y participer au Maroc. C’est sûr, c’est un rêve de jouer à domicile et nous voulons garder la coupe au pays, donc nous ferons tout pour la remporter», a-t-il confié.

Avant de penser au rendez-vous continental, l’ailier de 25 ans est pleinement concentré sur sa première saison en Angleterre: «Pour être honnête, mon ambition est de donner le maximum avec mon équipe et de me battre à 100% à chaque match. Quand j’ai vu l’équipe et le courage que nous avons, j’ai tout de suite eu hâte que la saison démarre, parce que je pense que nous pouvons réaliser une très belle année».

«J’aimerais vraiment accomplir de grandes choses avec ce vestiaire. Je ne fixe pas d’objectifs précis, mais je suis vraiment très enthousiaste pour cette saison et pour offrir quelque chose de grand», a conclu Adli.

Par Anas Zabari
Le 25/09/2025 à 18h01