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Sa carrière de coach, En-Nesyri, la Botola, Maroc-Algérie… Rafik Saïfi à coeur ouvert

Rafik Saïfi. © Copyright : DR
Ancien attaquant des Fennecs, Ballon d'Or algérien en 2008, aujourd'hui consultant sportif... Rafik Saïfi répond aux questions de Le360 Sport au sujet des Champions d'Afriques en titre, des internationaux marocains, de la Botola, des matchs Maroc-Algérie, mais aussi de sa carrière d'entraîneur.
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Le360 Sport: avant la dernière Coupe d’Afrique, pensiez-vous les Fennecs capables de remporter le titre?
Rafik Saïfi: Bien avant la Coupe d’Afrique, j’ai pensé que l’on pouvait aller loin et même l’emporter. Nous n’étions pas favoris et ce n’était même pas dans les calculs que l’on passerait le premier tour. Mais il y a pas mal de choses qui ont changé entretemps. Après avoir vu leurs deux derniers matches de préparation à Doha et surtout celui contre le Mali, le niveau de jeu, les joueurs, l’ambiance… je me suis dit que nous avons, pour une fois, une équipe solide, combative, stable, conquérante et pleine de qualité. D’ailleurs, j’ai prédit, sur le plateau de beIN, une finale Algérie-Sénégal et une victoire sur un but de Bounedjah (rires).

En tant que consultant de beIN Sport, vous suivez les internationaux marocains dans les différents championnats européens. Quel est le Lion de l’Atlas qui vous impressionne le plus?
C’est surtout Youssef En-Nesyri. Il marque but après but et c’est un vrai attaquant qui a pris de l’expérience et de la maturité et il a surtout le sens du but. Quand un attaquant commence à marquer, il ne s’arrête pas. Je lui souhaite une bonne continuation, parce que c’est quelqu’un de bien, un travailleur qui ne lâche rien. Il peut aller loin. Et en plus de ça, il est jeune et joue dans un grand club. Il a une marge de progression énorme et rapide. Sans oublier Ziyech, qui revient à Chelsea. Dommage qu’il s'est blessé à un certain moment. Il est aussi plein de qualité et peut aller loin. Il a un don tout simplement et on attend beaucoup de lui à Chelsea. 

Pour vous, le terrain, c’est terminé où vous envisagez de revenir en tant que coach?
Je viens de commencer (rires). J’ai fais deux ans au Mouloudia d’Alger, dont 5 mois en tant que coach principal. Si j’ai arrêté l’année dernière, c’est parce que je passais mes diplômes. Je suis désormais titulaire d’un diplôme A et je peux travailler partout, donc j’attends l’occasion. J’ai des contacts ici au Qatar, dans d’autres pays du Golfe, en Algérie, mais aussi dans le Maghreb en général. J’attends donc la bonne occasion et la bonne équipe, qui a un projet et des ambitions pour commencer.

Vous suivez un peu le championnat marocain? Comment vous trouvez son niveau?
Oui, je le suis vu que je fais la Champions League africaine et la Coupe de la CAF. Je me fais une idée sur tous les championnats car on ne sait jamais, peut-être que je serais amené à y travailler. Je trouve que le niveau s’est rehaussé ces ernières années. C’est par rapport aux performances africaines du Raja, du Wydad de la RSB et du HUSA. Cela donne un niveau élevé au championnat. Ils concurrencent les plus grands d’Afrique comme Al Ahly et l’Espérance. Il y a les deux géants casablancais, mais il y a aussi des équipes comme Tanger et le Fath qui réalisent de bons résultats ou encore le MAS qui monte.

Plusieurs techniciens algériens ont entraîné au Maroc. Pouvons-nous vous voir un jour sur le banc d’un club de Botola?
Oui, je le sais, comme Rabeh Saadane, Khalef et Abdelhak Benchikha qui y est toujours. Je dis pourquoi pas, il faut juste un bon club avec un bon projet. Je ne dis jamais jamais. 

Si l’occasion se présente, quel club préfériez-vous entraîner?
Je n’ai pas de préférence. Après, c’est sûr que n’importe quel entraîneur préfère un bon club avec les moyens et de bons joueurs. Pour moi, l’essentiel, ce sont les objectifs. Il ne faut pas choisir n’importe quoi. Même si je suis au début de ma carrière, j’ai des ambitions, il faut savoir avec qui commencer. Au Mouloudia, on a appris à vivre la pression. C’est le travail de tous les jours et les compétences qui font avancer, sans oublier que les résultats aident beaucoup.

Pourquoi les clubs algériens ne brillent-ils plus dans les compétitions africaines?
Le dernier club qui a remporté la LDC, c’était Sétif en 2014, après il y a eu la finale de 2015 avec l’USMA, et depuis, on a un passage à vide. C’est par rapport aux problèmes financiers, à la baisse de la forme des joueurs au manque de participations… Après, il y a eu le Paradou qui a joué l’Afrique pour la première fois l’année dernière, les retours de la JSK et du Mouloudia, Sétif qui est toujours là. Ça va revenir, je pense. J’espère qu’on va retrouver notre niveau, parce qu’il le faut.

Que vous ont inspiré les premiers matchs de Lions de l’Atlas de l’ère Halilhodzic?
Ça me rappelle ses débuts avec les Fennecs. Avec ses choix, sa liste, les convocations de certains joueurs et pas d’autres, les critiques… Lui, il a une stratégie et une façon de faire qui peut marcher avec le Maroc. Vu l’effectif du Maroc, je pense que l’objectif sera de gagner la Coupe d’Afrique et jouer les premiers rôles. Je pense qu’il peut le faire, vu son expérience.

Vous parlez souvent sur les plateaux de beIN Sport du racisme dont fait l’objet Mahrez à Manchester City. Pensez-vous qu’il doit quitter le club entraîné par Guardiola?
Il faut qu’il change de club, mais le dernier mot lui revient. C’est lui qui sait ce qu’il veut et décide de rester ou pas. Il sait des choses que personne d’autre ne sait. Moi, je le trouve pétrit de qualités et n’importe quelle équipe lui dira oui. Il faut trouver un club pour changer, être bien dans sa tête, donner du plaisir et en prendre surtout. Il y a pas mal de joueurs qui ont eu des problèmes avec Guardiola comme Samuel Eto’o, Zlatan et Yaya Touré… il vaut mieux changer pour jouer, s’exprimer et prendre du plaisir.

Vous avez disputé beaucoup de derbies Maroc-Algérie. Quel est le match qui vous a le plus marqué?
Le match qui va rester gravé, c’est celui que l’on a perdu par 2 à 1 au 5 juillet. On avait une grosse équipe, pleine de qualités et les joueurs pour. Je m’en rappelle comme aujourd’hui. On a fait une demi-heure de folie, on a loupé je ne sait combien d’occasions et encaissé après un contre d’Amzine (c’était une belle équipe avec Chippo, Chiba, Naybet, Bassir). C’était un match énorme. Comme quoi, des fois, tu fais un grand match et tu perds. À la fin, aucun d’entre nous ne s’est qualifié, c’est le Sénégal qui est parti en Coupe du Monde.

Par Oumeïma Er-rafay
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