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Scandale FIFA: en 2002, on enquêtait déjà sur Blatter

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En 2002, une plainte pour détournement de fonds avait été déposée contre le président de la Fifa, Joseph Blatter, par onze membres de son comité exécutif, qui l'avaient ensuite retirée avant que l'instruction soit finalement abandonnée par la justice suisse.
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Le 10 mai 2002, onze membres du Comité exécutif, dont cinq des sept vice-présidents de la Fifa, déposent une plainte contre Blatter devant la justice suisse (la Fifa a son siège à Zurich). Parmi eux, le Suédois Lennart Johansson, président de l'UEFA (Union européenne de football), et le Camerounais Issa Hayatou, patron de la CAF (Confédération africaine de football). Aujourd'hui, Hayatou est le président par intérim de la Fifa en raison de la suspension de Blatter. Mais à l'époque, il est l'unique rival du Suisse pour l'élection à la tête de l'instance, qui doit avoir lieu à Séoul le 29 mai 2002.

La plainte de ces barons rebelles s'appuie largement sur un rapport rédigé début mai par le Suisse Michel Zen Ruffinen, alors secrétaire général de la Fifa. Cet avocat y dénonce des irrégularités dans la gestion des finances, des faits de corruption et une manipulation des bilans comptables.

Le mercredi 29 mai, Blatter est triomphalement réélu à la tête du football mondial pour un deuxième mandat. Puis règle ses comptes avec Zen Ruffinen dès le lendemain. "Vendredi, je le fous à la porte", tonne-t-il dans un entretien au journal helvétique Blick, en assurant que "le Comité exécutif va s'occuper de notre Monsieur Propre".

Le Comité exécutif, le gouvernement de la Fifa, aménage cette menace le 31 mai: il acte le départ de Zen Ruffinen pour le 4 juillet, juste après le Mondial-2002. Ce compromis semble satisfaire les deux parties. Dans la foulée, les rebelles rentrent dans le rang et retirent leur plainte, sans fournir d'explication publique. Malgré ce retrait, la justice suisse annonce début juin que l'instruction continue son cours.

"Nous continuons à instruire, car il s'agit de délits d'office, soit des délits pour lesquels la justice doit enquêter, même si la plainte est retirée par son auteur", précise alors à l'AFP le juge Hansruedi Müller, chargé du dossier à Zurich. "Nous tenons compte de ce retrait et nous poursuivrons notre enquête avec peut-être un peu moins d'énergie", ajoute-t-il.

Finalement, six mois plus tard, en décembre 2002, la justice annonce l'abandon de l'instruction.

"Les investigations (...) ont montré qu'aucun comportement de nature délictueuse ne peut être retenu contre Joseph Blatter (...) La présentation des faits telle qu'effectuée dans la plainte s'est révélée fausse", écrit un magistrat instructeur du district de Zurich, Urs Hubmann.

Le président de la Fifa s'en félicite dans un communiqué: "J'ai été innocenté sur les 12 points de la plainte (...) La plainte déposée contre ma personne prend alors la forme d'un acte antisportif, qui aura porté atteinte de manière inutile à l'image du football, de la Fifa et de son président".

Par Le360 (avec AFP)
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