Que certains clubs retardent le paiement des locations des stades gérés par la SONARGES, cela peut se comprendre face à la précarité de leurs finances. Mais quand ce sont les riches fédérations d’athlétisme et de football, louant souvent les stades pour organiser courses et matchs de football, qui se dérobent à leurs obligations financières, alors là il vaut mieux pour la SONARGES de procéder elle-même à mettre ses clés sous le paillasson.
Sur la foi de sources qu’il qualifie de sûres, le quotidien “Al Ahdath Al Maghribia” du 11 juillet rapporte que ce sont surtout les arriérés dus à l’Etat qui plombent la comptabilité de la société gestionnaire des stades. Depuis 2011, aucun centime ne lui a plus été versé, malgré la budgétisation annuelle de sa subvention, ce qui a privé la SONARGES de plus de 50 millions DH.
A cela s’ajoute une ardoise de 4 millions DH que la Fédération royale marocaine d’athlétisme et celle de football n’ont jamais daigné payer pour des évènements organisés au Grand stade de Marrakech et dans l’enceinte du stade de l’Adrar à Agadir.
Pour leur part, de nombreux clubs de la Botola cumulent des impayés qui atteignent 5 millions DH, pour des matchs de championnat joués particulièrement à Marrakech, mais jamais payés.
“Al Ahdath” rappelle que le Conseil de surveillance de la SONARGES, composé des ministères du Sport et des Finances, et de la Fondation Hassan II, s’est réuni le 14 juillet 2016 et avait demandé de renflouer d’urgence les caisses de la société à hauteur de 10 millions DH, ainsi que la programmation en sa faveur de 40 millions DH dans le budget 2017 de l’Etat. Rien n’y fit, selon la source “d’Al Ahdath”, puisqu’en tout et pour tout, la SONARGES n’a reçu que la modique somme de 1.5 million DH.
Si la société gestionnaire des stades d’Agadir, Marrakech et Tanger a réussi jusqu’ici à garder le nez hors de l’eau, c’est grâce à des partenariats avec des annonceurs privés qui ont contribué un tant soit peu à la maintenir debout.
Actuellement deux scénarios sont proposés pour sortir de cette situation de crise.
Primo, le ministère de la Jeunesse et des sports “liquide” la SONARGES et confie la gestion des stades directement à la FRMF.
Secundo, la SONARGES serait maintenue sous le même nom, mais passerait sous la tutelle directe de la FRMF avec un remodelage de ses statuts et de sa mission de gestion des stades.
Autant dire qu’à la SONARGES, le chant du cygne est déjà à un stade avancé.