"Ils m'ont déclaré non-sélectionnable, bien. Mais sur le plan sportif, je ne comprends pas pourquoi, et sur le plan judiciaire, je ne suis pas encore jugé et je suis présumé innocent. Il faudra attendre que la justice se prononce, Didier Deschamps a cédé à la pression d’une partie raciste de la France».
Grâce (ou à cause) de ces déclarations, Karim Benzema refait à nouveau la une de la presse, suite à ces nouvelles déclarations qui pointent du doigt un pays «normalement» réputé pour sa diversité.
Sauf que cela fait quelques années, que l’époque de la «douce» France, pays accueillant les immigrés à bras ouverts, est révolue. Dans le contexte actuel, les Maghrébins sont perçus comme des «extrémistes religieux» qui ne souhaitent pas s’adapter au bleu blanc rouge de leur terre d’accueil, qu’ils soient footballeurs, artistes ou encore politiciens.
On est loin de la France 98, un pays «black-blanc-beur» reflété par une équipe de France championne du monde, avec à la baguette, un Algérien ballon d’Or.
Une nation en liesse de 1998 à 2000, grâce à son équipe nationale qui a réalisé le doublé coupe du monde/championnat d’Europe. Mais cette liesse s’est réduite peu à peu, entre le 11 septembre 2001 et le 13 novembre 2015 en passant par le 7 janvier de la même année.
Le contexte a changé, et la vie s’est corsée même pour les «plus français» des Maghrébins, à savoir ceux qui préfèrent le maillot de l’équipe de France à celui de leur pays d’origine.
A part deux réservistes, la liste de Didier Deschamps est sans maghrébins, une première depuis la triste fin de l’époque Platini. Toujours est-il que la France n’est pas unanime face aux propos de Benzema, l’homme qui fait la une des journaux depuis l’affaire de la sex-tape de Valbuena.
Les politiciens pointent du doigt des propos qui, selon la majorité, sont «insensés» et non fondés, et même les anciens coéquipiers de Karim n’ont pas hésité à flinguer le numéro 9 du Real Madrid.
Heureusement pour lui, qu’il a le soutien de quelques personnes influentes en France, Eric Cantona ou encore Jamel Debbouze sont de son côté et soutiennent ses dires… Mais est-ce suffisant pour le faire revenir en équipe de France ?
Finalement, que reste-t-il de cette France black-blanc-beur ? 18 ans après, le seul souvenir qui revient est celui du car de Knysna en 2010, quand les joueurs ont soutenu Anelka qui aurait insulté Domenech …
Aujourd’hui, Karim Benzema et Hatem Ben Arfa en payent les pots cassés. En attendant, la France devra réussir le défi de remporter «son» Euro. Sinon, tout le monde regrettera l’époque de la «douce» France.
Et on dira que Guy Roux avait raison, et que si Karim s'appelait Mathieu, les Bleus Blanc Rouges seraient champions d’Europe.