C'est un fantastique dimanche européen qui attend les fans de football avec des affiches de rêve comme Barcelone-Real Madrid, Manchester United-Liverpool ou Inter Milan-Juventus.
Mais pour une fois, la L1 n'a pas à rougir. Car dans le superbe théâtre du Vélodrome, qui sera rempli à ras bord, ce sont quelques-uns des meilleurs joueurs de la planète qui disputeront ce classique à la française.
L'attraction principale, bien sûr, s'appelle Messi. La présence de l'ancien Barcelonais diffuse une lumière particulière sur un sommet qui s'annonce excitant comme jamais, alors que celui de la saison dernière, remporté 2-0 par le PSG dans un Vélodrome vide par temps de Covid, avait été l'un des plus tristes des dernières années.
Depuis son arrivée à Paris, l'Argentin a offert quelques bribes de son talent en Ligue des champions, moins en championnat, où le sextuple Ballon d'Or n'a pas encore marqué.
Mais Messi offre tout de même une exposition inédite à la L1, dont la Ligue espère bien tirer profit, comme l'illustre la présence dimanche à Marseille de plusieurs médias venus d'Espagne, d'Argentine, d'Allemagne et même d'Autriche, de Suède, de Norvège ou de Pologne, qui ne se déplacent pas d'habitude jusqu'en France.
Souvenirs de Russie
Cet attrait nouveau ne va pas sans responsabilités et craintes particulières et, au coeur d'une saison émaillée de très nombreux incidents en tribunes, le président marseillais Pablo Longoria a lancé un appel au calme, demandant à ses supporters de faire en sorte que ce choc "reste un instant de football et rien qu'un instant de football".
Cet "instant de football" aura en tous cas une teinte très "albiceleste", les couleurs du drapeau argentin, avec outre Messi, les Parisiens Di Maria et Icardi, le Marseillais Balerdi et surtout les deux entraîneurs, Jorge Sampaoli et Mauricio Pochettino.
En sélection, Messi et Di Maria ont évolué, entre 2017 et 2018, sous les ordres de Sampaoli, l'éruptif entraîneur de l'OM. Cela ne s'était pas très bien passé et c'est Mbappé qui avait mis fin à l'histoire avec un match stratosphérique en 8e de finale du Mondial russe (victoire 4-3 de l'équipe de France).
"Mbappé peut changer l'histoire d'un match sur une action. Mbappé, Messi, Neymar, Di Maria... Il n'y a qu'un pays, celui qui a acheté le club, qui a le pouvoir de faire ça", a jugé Sampaoli vendredi, allusion à la prise de contrôle du PSG en 2011 par le fonds souverain qatari QSI.
Pour l'instant, ce PSG surarmé ne convainc pourtant pas grand-monde par sa qualité de jeu. Mais il gagne à peu près tout le temps, avec onze succès, un nul et une défaite, L1 et Ligue des champions confondues.
"Collectivement meilleurs"
Neymar ayant été déclaré apte, Mauricio Pochettino pourrait être tenté d'aligner dimanche tous ses atouts au sein d'une attaque au potentiel presque effrayant.
Mais même s'il n'a plus battu le PSG au Vélodrome depuis dix ans (3-0 en novembre 2011), même s'il a un peu moins de talent individuel et deux jours de repos en moins, l'OM a quelques raisons d'y croire.
D'abord, il a fait chuter Paris il n'y a pas si longtemps, au début de la saison dernière au Parc des Princes (1-0), dans un match empoisonné par les accusations de racisme de Neymar envers le défenseur marseillais Alvaro Gonzalez.
Ensuite, porté par les convictions de Sampaoli qui ne renonce jamais à son ambition d'avoir "le contrôle du jeu", l'OM (3e à 10 points du PSG) a plutôt séduit depuis le début de saison.
Payet est revenu au tout premier plan, Milik est de retour de blessure et même Under, annoncé incertain, est dans le groupe.
"Je pense que collectivement, on est meilleurs", a même assuré vendredi le milieu marseillais Rongier. Collectif marseillais contre individualités parisiennes, le feu d'artifice est annoncé pour 20h45.