Que se passe-t-il entre Nasser Al-Khelaïfi et la Mairie de Paris ? Après avoir annoncé envisager de vendre des parts du club il y a plus d'une semaine, voilà le président du club parisien bien déterminé à entrer en guerre avec la Mairie de Paris au sujet du Parc des Princes.
"Nous ne sommes plus les bienvenus au Parc des Princes", a lâché le dirigeant qatari dans une interview au vitriol contre la municipalité accordée au quotidien espagnol Marca. "Ils font pression pour que nous partions (...) ils jouent avec nous et nous sommes fatigués".
- Projet d'achat du Parc des Princes -
Le président parisien, à la parole rare, évoque même un possible départ du club parisien dans cette interview: "Rester a toujours été notre préférence. Mais je ne crois pas qu'ils veulent de nous. Nous avons investi quatre-vingt millions d'euros dans le stade. Mais il n'est pas à nous. Qui accepterait de faire une chose pareille ?".
Une sortie médiatique en forme de déclaration de guerre avec la Mairie de Paris, dont les relations avec le club parisien depuis que le fonds d'investissement qatarien QSI l'a acheté en 2011, n'ont pourtant quasiment jamais été altérées par un quelconque conflit.
A priori, le problème vient du Parc des Princes, cette enceinte située entre la ville de Boulogne-Billancourt et la Porte de Saint-Cloud, qui accueille le club parisien depuis 1972.
Il y a plusieurs mois, QSI, le propriétaire du Paris SG, a fait part à la Mairie de Paris de son envie d'acquérir le Parc des Princes. Une suite logique à l'investissement de QSI dans le club, qui cherche à réaliser des travaux d'agrandissement du stade pour, à terme, augmenter la capacité d'accueil du Parc, aujourd'hui fixée à 48.000 places.
"On échange depuis longtemps avec eux sur leur projet d'agrandissement. Et un jour ils nous ont fait part de leur volonté d'acheter. On leur a demandé de nous faire une proposition du coup. Mais elle était très très très basse, très loin de l'estimation que nous avions", explique à l'AFP l'adjoint aux sports de la Mairie de Paris Pierre Rabadan. De source proche de la municipalité, l'évaluation des services avoisine les 350 millions d'euros.
"Ca en était resté là, et depuis pas vraiment de nouvelles", assure-t-il.
Ce sont ces négociations qui ont visiblement agacé Nasser Al-Khelaïfi, traduites comme un divorce par le dirigeant qatari. Selon une source proche du club parisien, l'évaluation effectuée par les services de l'urbanisme de la ville était "dix fois supérieure à ce que nous avions nous comme prix".
"Cela fait cinq ans que nous discutons avec eux. C'est juste que nous arrivons au bout de notre patience", décrypte cette source.
"En faisant cette proposition, le PSG savait que la Mairie de Paris allait fermer la porte", assure à l'AFP une élue parisienne.
- Un "contre-feu" -
Pour autant, le timing des récentes sorties médiatiques de Nasser Al-Khelaïfi interroge. Pourquoi rendre publique une telle négociation en plein Mondial au Qatar, en prenant du coup le risque de la faire capoter ?
"Ca s'appelle un contre-feu. Le nom du président apparaît dans beaucoup d'affaires, dont l'une sortie récemment et assez embêtante. En s'en prenant à la Mairie de Paris, on ne parle plus du reste", estime une source proche des arcanes politico-sportives.
Le nom du président apparaît depuis plusieurs jours dans une nébuleuse affaire dans laquelle il serait soupçonné d'avoir voulu détruire des documents compromettants liés notamment à l'obtention du Mondial au Qatar.
"C'est une posture de négociation très dure, mais maladroite, et au final un mauvais calcul. Il se met en frontale et cela risque de lui échapper", ajoute l'élue.
Depuis 2011, le club a remporté huit championnats de France et six Coupes de France, notamment. Mais il n'a pas réussi à conquérir la Ligue des champions, son objectif principal, échouant en finale en 2020.