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Tapie: l'"affaire" VA-OM, plus gros scandale de corruption du foot français

Bernad Tapie lors de l'affaire OM-VA. © Copyright : DR
L'affaire du match truqué entre l'OM de Bernard Tapie, décédé dimanche, et Valenciennes, le 20 mai 1993, à quelques jours de la finale de Ligue des champions remportée par Marseille face au Milan AC (1-0), demeure le plus gros scandale de corruption du football français.
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Six jours avant leur triomphe européen à Munich, le 26 mai, les Marseillais, soucieux de préserver leurs forces, l'avaient emporté 1 à 0 sur le terrain de Valenciennes en championnat, où ils étaient encore à la lutte pour le titre avec le Paris SG.

Mais, passée l'euphorie de la première victoire française en Coupe d'Europe, la justice est saisie le 8 juin pour "corruption active et passive", sur la foi des déclarations du défenseur du club nordiste Jacques Glassmann, puis de ses équipiers, l'attaquant Christophe Robert et le milieu argentin Jorge Burruchaga, qui avaient été contactés pour ne pas se livrer à fond pendant la rencontre.

Rapidement, "l'affaire VA-OM" devient le feuilleton de l'été, avec des épisodes plus rocambolesques les uns que les autres.

Tout d'abord 250.000 francs -principale pièce à conviction- sont retrouvés enterrés dans le jardin de la tante de Christophe Robert. Puis Bernard Tapie entre en scène en rendant "une visite de courtoisie et d'information" au procureur de Valenciennes, Eric de Montgolfier, qui fit beaucoup parler.

Les incarcérations des corrupteurs Jean-Jacques Eydelie et Jean-Pierre Bernès, respectivement joueur et directeur général de l'OM, continent ensuite d'alimenter la chronique judiciaire, qui culminera avec le faux témoignage de Jacques Mellick, le député-maire socialiste de Béthune, destiné à fournir un alibi au président de l'Olympique de Marseille.

L'OM déchu de son titre et relégué 
Sur le plan sportif, l'OM est déchu de son titre de champion de France 1993, exclu des Coupes d'Europe, puis relégué en deuxième division à la fin de la saison 1993/1994.

Après un an et demi d'investigations, le tribunal correctionnel de Valenciennes condamne notamment Bernard Tapie à deux ans de prison, dont un ferme, pour "complicité de corruption" et "subornation de témoins". Après avoir vu sa peine réduite par la cour d'appel de Douai, le 28 novembre 1995, à huit mois ferme, l'ancien ministre purgera 165 jours de prison.

Pendant l'enquête, Bernès a reconnu devant un juge l'existence d'un système de corruption, "une caisse noire", avec un budget annuel "de 5 à 6 millions de francs" pour acheter joueurs et entraîneurs adverses ainsi que des arbitres, y compris lors de rencontres de Coupe d'Europe.

En mars 2019, Marc Fratani, ancien homme de confiance du "Boss", accusera ainsi Bernard Tapie de l'avoir mêlé à la corruption d'un arbitre avant un match contre le PSG et d'être "le commanditaire" direct de la corruption du match VA-OM.

Les pratiques financières de l'OM de 1987 à 1993, marquées notamment par des "prêts" fictifs ou des commissions exorbitantes accordées aux intermédiaires de joueurs, ont également intéressé la justice.

Bernard Tapie, poursuivi pour faux, usage et recel de faux, abus de confiance et de biens sociaux, a été condamné dans cette affaire le 4 juin 1998 par la cour d'appel d'Aix-en-Provence à trois ans de prison avec sursis.

En première instance, le tribunal de Marseille l'avait condamné à un an et demi de prison ferme et l'avocat général avait lui requis quatre ans ferme en appel.

Par Le360 (avec AFP)
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