Allez, c’est à Kinshasa que ça se passe!

Le Maroc ira, ou n’ira pas, au Mondial 2022, et ce sera sans liaison avec la pseudo-affaire Ziyech. Avant même son exclusion du groupe, cela fait un bout de temps que le joueur de Chelsea n’apporte strictement rien aux Lions.

Il a traversé le Mondial 2018 et la CAN 2019 comme une âme en peine, du temps (déjà) de Renard. Cela ne s’est pas arrangé avec Vahid. La dernière polémique avec ce garçon, brillant mais inconstant, ressemble à un coup de poker menteur.

Ceux qui ont décidé de lui envoyer une convocation connaissaient sa réaction. Ils savaient qu’il allait dire non, merci. Mais ils l’ont convoqué pour se dédouaner vis-à-vis du public. Ce qui a été fait, donc passons à autre chose et oublions Ziyech (et Mazraoui). D’ici la Coupe du Monde, on aura tout le temps de revenir à cette histoire. Inchallah.

La vérité, c’est que la double confrontation du Maroc face à la RDC se jouera d’abord au mental, rien d’autre. Ce n’est pas le moment d’innover tactiquement, Vahid emmènera à Kinshasa les garçons qu’il connait et qui ont fait un bout de chemin avec lui. Ces garçons, on les connait. Il faut espérer que tous soient là, sans blessure et surtout avec le mental gonflé à bloc.

Des cadres importants comme Hakimi ou Boufal traversent une période de doute en club, qui dure exactement depuis la dernière CAN. Leur cas constitue donc un point d’interrogation. Il faut espérer que l’enjeu, c’est-à-dire un ticket pour le Mondial, les transcende. Eux comme les autres.

Cette équipe du Maroc possède un «tronc» qui va du gardien Bounou à En-Nsyri, en passant par Hakimi, Aguerd, Saïss, Amrabet et Boufal. Elle possède aussi des certitudes dans le jeu. Avec quelques faiblesses, notamment dans l’entrejeu avec un léger déficit technique (qui lui a coûté cher à la dernière CAN), mais aussi de grosses qualités: belle assise défensive, activité sur les côtés, vitesse et permutations sur le front de l’attaque.

En face, la sélection de la RDC est à la fois une vieille connaissance et une inconnue. L’ex-Zaïre possède quelques joueurs de grande qualité, notamment en attaque, avec Ben Malongo, que l’on connait très bien au Maroc, ou Cédric Bakambu qui évolue à un excellent niveau à Marseille.

Il y a aussi d’autres joueurs de qualité, qui évoluent dans le championnat local, qui compte parmi les meilleurs du continent. Avec, pour pourvoyeurs de talents, deux clubs de grande renommée: Mazembe et Vita Club, qu’il est inutile de présenter ici.

La RDC n’a pas pu se qualifier pour la dernière CAN. C’est une sélection revancharde. C’est surtout une sélection avec laquelle les Lions ont une histoire qui n’est pas simple.

En dehors des matchs amicaux, la dernière confrontation officielle avait tourné à l’avantage de la RDC (1-0, CAN 2017). Surtout, c’est cette même sélection qui avait empêché les Lions de se qualifier pour le Mondial 1974.

Tout cela pour dire que si la RDC ne semble pas avoir le niveau du Nigeria ou du Sénégal, elle reste un sacré client. Il ne suffit pas de se présenter sur le terrain pour la gagner, parce qu’elle a des arguments sportifs, mais aussi, comme on vient de le voir, historiques.

Le Maroc possède un indéniable avantage, celui de jouer le match retour à Casablanca, une ville qui saura vibrer pour les Lions et les pousser de toutes ses forces vers le Qatar. Mais, en attendant, il y a un premier match à jouer, ce 25 mars à Kinshasa, et il va falloir bien le négocier. Il faudra mettre un bémol sur les critiques, les polémiques, les ci et les ça.

Allez, tous derrière Vahid et son équipe. Ils ne sont plus qu’à une marche du Mondial, ils ne vont tout de même pas s’arrêter en si bon chemin. Soutenons-les, poussons-les, nous aurons tout le temps pour leur demander des comptes. Mais après, plus tard, s’il vous plait!