D’abord un mot sur cette Super Ligue Africaine, officiellement l’AFL (African Football League), qui vient de démarrer ce weekend. En Europe, le projet d’une super ligue avec la crème des clubs du vieux continent a échoué. En Afrique, c’est passé comme une lettre à la poste.
Derrière cette compétition, ou plutôt au-dessus, il y a la FIFA et sa philosophie de «plus de matchs, plus de trophées, plus d’argent». Préparée à la va-vite, cette 1ère édition de l’AFL sera expéditive puisque le G8 des meilleurs clubs africains ne jouera que trois tours, avec les quarts, les demies et la finale.
Où cela nous emmènera-t-il? Surtout, quel sera le sort de la bonne vieille C1, qui doublonne désormais avec l’AFL? On peut également se poser d’autres questions, liées à l’argent: pour le moment la C1 propose plus d’argent aux vainqueurs et finalistes, mais que se passera-t-il demain quand les gains générés par l’AFL seront plus importants?
Laissons ces questions sans réponses et passons à ces quarts de finale dont la phase aller vient d’être disputée ce weekend. En gros, aucune surprise, les favoris ont assuré: Al-Ahly, Sundowns et le Wydad, tous en déplacement, ont pris une option pour la qualification. Seule l’Espérance risque de souffrir pour écarter Mazembe. Mais s’ils y arrivent, on se retrouvera avec la copie conforme du dernier carré de la C1 2023…
Pour ce qui est du Wydad, il ne faut pas minimiser cette victoire obtenue sur un terrain lourd, face à un adversaire revanchard. Adil Ramzi a aligné un onze inédit avec 5 recrues au coup d’envoi, un entrejeu renforcé et aucun joueur africain. Quelqu’un comme Ahannach disputait son tout premier match africain. Et il a failli offrir une passe décisive pour ses adversaires…
Les Rouges ont donc eu de la réussite en début de match. Ils ont marqué sur leur deuxième opportunité avant de passer leur temps à gérer. Le plan de Ramzi a fonctionné. Ce plan était simple: faute de poids offensif, il a tissé une toile d’araignée au milieu pour «noyer» le ballon et casser le rythme du match. Et ça a marché.
En deuxième mi-temps, et au moment où Enyimba pressait pour de bon, Ramzi a opéré un coaching intelligent. Avec Lahtimi (un garçon qu’il faudra suivre de très près), qui aime la profondeur et sait tenir le ballon, il a fixé les défenseurs nigérians et empêché leur relance vers l’avant. Ce même Lahtimi allait d’ailleurs se créer deux belles opportunités: l’une a débouché sur une vraie occasion de break, et l’autre sur un rouge direct pour l’adversaire. Un beau coaching, donc…
Mais attention: Ramzi a exploité au mieux les moyens dont il disposait, et qui étaient limités. Mais les meilleurs éléments ont été, encore une fois, des joueurs à vocation défensive: Jabrane au milieu, Attiyallah pour les balles arrêtées et Amloud pour tout le reste ou presque. En dehors de Lahtimi en fin de match, ces trois éléments ont été derrière la quasi-totalité des combinaisons offensives des Rouges.
Alors bravo pour le résultat, bravo aussi pour le plan de jeu et le coaching. Mais quand tes meilleurs attaquants sont des défenseurs, tu sais que tu as encore du pain sur la planche. N’est-ce pas!