Les scènes de liesse sur le rectangle vert de l'Allianz Arena de Nice étaient aux antipodes de la déception vécue dans le chaudron des verts de Saint Étienne samedi dernier. Ce mardi les Lionceaux de l'Atlas ont assuré leur qualification et rassuré leurs nombreux supporters dans l'antre de l'OGC Nice. La métamorphose entre la soupe à la grimace ukrainienne et la savoureuse salade niçoise était évidente et à deux niveaux celui des choix stratégiques du selectionneur et de l'attitude des joueurs.
Ce mardi Tarek Sektioui n'a pas eu une crise d'entraîneur. Il a proposé des choix simples et cohérents. Tout d'abord il a maintenu une structure tactique en 4/2/3/1. Ensuite il a gardé sa confiance en certains joueurs critiqués mais visiblement en forme à l'image de Zelzouli. Enfin son coaching a été logique: Du poste pour poste, priorité à des changements pour faire souffler certains cadres et relancer quelques éléments en perte de repères à l'instar de Benseghir.
Du côté des joueurs les tauliers Munir, Hakimi et Rahimi ont montré l'exemple aux plus jeunes. Munir a sorti 7 parades décisives lors des 3 matchs. Son attitude sur le terrain a permis aux défenseurs de gagner en confiance. Hakimi a été le grand frère et le rassembleur par excellence. Enfin Rahimi a marqué de son empreinte le 1er tour. Ses 4 réalisations lui permettent de supplanter le légendaire Ahmed Faras en tant que meilleur buteur marocain aux JO. Il n'y a eu aucune erreur de casting dans le choix des joueurs de plus de 23 ans.
Les plus jeunes ont aussi réussi leur examen de passage devant l'Irak. Azzouzi et Boukamir ont été rigoureux, El Ouahdi est monté en régime, le binôme Targhalin Richardson a compris le principe de dépassement de fonction, Khannous a animé la manœuvre offensive et enfin les deux ailiers ont mis leur mobilité et leur sens du dribble au service du collectif.
Toutefois le tableau n'est pas rose à 100%. Quelques sautes de concentration ont semé la panique en défense et devant nous ne sommes pas assez cliniques. Nous n'avons pas coché toutes les cases au niveau de l'efficacité. Le geste juste n'est pas encore d'actualité et parfois nous avons tendance à choisir la solution la plus lointaine et la plus compliquée.
Tarek Sektioui a donc moins de 72h pour continuer à corriger les scories entrevues pendant ce 1er tour. L'objectif étant de poursuivre l'aventure aux dépends des États Unis. Un adversaire physique qui proposera une vraie bataille au Parc des Princes avec beaucoup de duels. Il n'y aura donc pas de recette miracle à envisager, seulement du bon sens de la part de Sektioui dans le choix des hommes et de la stratégie de match. Et du côté des joueurs de l'abnégation et de la rigueur.
Avec ces principes il n'y a pas de raison pour que notre rêve olympique à tous ne se poursuive pas. Après avoir dansé le Tango de l'Atlas et visité la promenade des marocains à Nice, il n'y a aucun empêchement pour le Parc n'ait pas ses Princes ce vendredi.
