La vie sans Champions League

Ayoub El Amloud, joueur du Wydad de Casablanca.

Ayoub El Amloud, joueur du Wydad de Casablanca.. WAC

Le chemin qui sépare la meilleure équipe marocaine du moment du meilleur niveau africain est désormais long, et il ne peut être parcouru en un claquement de doigts.

Le 04/03/2024 à 10h07

Il fallait que cela arrive un jour. Pour la première fois depuis une éternité, aucun club marocain ne sera présent dans le 2ème tour de la C1 africaine. Malgré sa victoire ce weekend, face à l’ASEC Mimosa (1-0), le Wydad reste à quai. Les Rouges ont donc pu entretenir l’espoir en signant deux victoires de rang, après un démarrage catastrophique. Mais cela ressemble plus à un baroud d’honneur, quasi désespéré. Les carottes étaient déjà cuites.

On sait tous pourquoi le plus grand club marocain a raté sa campagne africaine. Les problèmes du président Naciri, aujourd’hui en détention, ont forcément rejailli sur le club. Inévitable. Mais il faut tourner la page et repartir de zéro. Les Rouges, conduits par le vieux (et toujours excellent connaisseur du foot africain) Benzarti vont devoir revenir aux fondamentaux: c’est-à-dire se reconstruire et réapprendre à gagner.

Le mieux qui puisse leur arriver, aujourd’hui, est d’attraper le train de la C3. Pour cela, il faudra qu’ils redirigent toutes leurs forces vers la Botola, où ils peuvent encore viser le podium. Sans oublier aussi la Coupe du trône, une compétition magique qui les fuit depuis des années.

Il faut du travail et de l’humilité. Rien d’autre.

La meilleure équipe marocaine du moment s’appelle désormais l’AS FAR. Nul ne sait combien de temps cela va durer, mais elle est là la réalité du moment. Les militaires écrasent tout ce qui se présente à eux, et avec la manière s’il vous plait. Ils sont champions en titre et s’apprêtent à embrayer avec une deuxième Botola à la suite. Pourtant, cette brillante formation n’a pas été capable de se qualifier pour la phase de poules de la Ligue des champions, en étant éliminée dès les tours préliminaires. Et son bourreau, l’Etoile du Sahel, a fini dernier de son groupe de C1.

Qu’est-ce à dire? Que le chemin qui sépare la meilleure équipe marocaine du moment du meilleur niveau africain est désormais long, et il ne peut être parcouru en un claquement de doigts.

La présence quasi-permanente du Wydad dans le dernier carré de la C1, voire plus haut encore, nous a probablement brouillé la vue. C’était un peu l’arbre qui cachait la forêt. L’effet d’entrainement n’a pas eu lieu. Le Raja et Berkane, qui avaient tenté de suivre, ont surtout brillé dans la C3, pas la C1, qui est d’un niveau supérieur.

Il faut beaucoup de travail pour retrouver ce très haut niveau. De l’expérience, de l’endurance, beaucoup de moyens, une très grande force collective, un bagage mental largement supérieur à la moyenne.

C’est tout cela que le Wydad de Naciri avait. En plus du talent individuel des joueurs, bien entendu. Mais tout est lié. Les FAR, le Raja, Berkane (dont la régularité en C3 est impressionnante) et même le Wydad d’aujourd’hui, c’est-à-dire celui d’après, ont bien des progrès à faire pour atteindre ce niveau d’excellence africaine.

Par Footix marocain
Le 04/03/2024 à 10h07