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Le supporter est un plus pour le football

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Les Marocains savent faire, ils ont inventé le «Siir, Siir», devenu leur marque de fabrique et un outil de la panoplie à leur disposition.
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C’est presque passé inaperçu, mais vendredi dernier, le match de Ligue des champions qui a opposé le Raja de Casablanca à domicile au Vipers Sports Club s’est joué à huis clos. La raison: une sanction de la CAF contre le Raja pour des actes de violence enregistrés l’année dernière lors du match contre Al Ahly. Les nombreux journalistes étrangers qui voulaient voir le match pour l’ambiance ont finalement renoncé… à l’annonce de cette décision.

Les soi-disant supporters à l’origine de cette sanction ont fait mal à leur club. Financièrement, mais aussi en termes de notoriété et d’image. 
 
Un supporter se reconnaît à l’explosion de joie qui suit un but marqué ou la fin d’un match victorieux, aux embrassades avec ceux du même camp. Après une victoire, un supporter traverse une période de béatitude et d’euphorie qui se prolonge jusqu’à la prochaine occasion ou le prochain match. La victoire est précieuse et on s’en délecte encore plus intensément lorsqu’elle est accompagnée de titres.

Le supporter accompagne son club, encourage ses joueurs, les motive, les pousse vers le dépassement de soi. Les Marocains savent faire, ils ont inventé le «Siir, Siir», devenu leur marque de fabrique et un outil de la panoplie à leur disposition.
Quant aux autres, ceux à l’origine de la suspension de stade, ce ne sont pas des supporters mais des «hooligans», et ce n’est pas la même chose. Il faut les exclure du champ du football, ils nuisent à ses valeurs. Avant les hooligans du Raja, ceux des FAR s’étaient illustrés dans un registre qui ne sied absolument pas à l’histoire et aux traditions de leurs prestigieux clubs.

Ils devraient prendre exemple sur les supporters des clubs qui ont participé au Mundialito.

Gloire aux vainqueurs, ce sont d’abord les fans du Real qui ont régalé. C’était les plus nombreux et les mieux organisés. Ils s’étaient déplacés en grand nombre pour ce tournoi, d’Espagne, du Maroc et d’ailleurs, ils se sont réjouis de la plus belle des manières de la victoire finale de leur club lors de la FIFA Club Word Cup.

En fait, le Real dispose d’une vaste communauté de supporters, ils se comptent par millions dans le monde entier. Au sein de cette communauté, il y a ceux qu’on appelle les madridista. Ce sont les supporters «officiels» du Real Madrid, ils sont organisés par « Peña », c’est-à-dire en associations de supporters. Ils sont au nombre de 900.000 dans le monde. Le Real Madrid appartient aux privilégiés d’entre eux, les socios, un statut difficile à obtenir, qui se transmet de père en fils car le nombre de socios est limité, ils sont 90.000. Le club leur appartient. Pour le Mundialito, ce sont les représentants de 50 Peñas qui se sont déplacés à Rabat.

À l’image des supporters d’autres clubs prestigieux, ils sont engagés, enthousiastes, chambreurs, mais jamais dans le conflit. Ils sont heureux ou énervés selon le résultat de leur équipe préférée, jamais malheureux. Ils ont toujours une explication pour une défaite: la qualité de la pelouse, les blessures, l’arbitrage, l’entraîneur, la méforme de tel ou tel joueur. Ils ont toujours une solution pour les victoires futures: le nom du nouvel entraîneur, les joueurs à recruter, ceux à vendre et ils ne sont jamais en manque d’arguments ni en manque de références historiques.

Le supporter est cet inconnu croisé dans un stade qui ne vous connaît ni d’Adam ni d’Eve et qui vous enlace quand même avec ferveur pour un but marqué, une victoire arrachée.

Il est aussi dans le camp adverse, celui qui supporte l’autre équipe et que vous détestez 90 minutes durant avant de vous rendre compte que c’est votre meilleur ami dans la vie réelle, l’autre vie réelle, celle de vos familles, amis, collègues et voisins.
Il ne calcule pas et respecte les valeurs du football.
On aimerait le revoir dans les stades de la Botola, c’est lui qui donnera de l’envergure à cette compétition locale qui en a bien besoin. S’il s’inspire de son collègue madridista, ce sera tout bénéfice.

Par Larbi Bargach
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