L’enfer du décor. Le temps de la réconciliation

Avec un groupe «F» assez relevé, comprenant la Belgique, la Croatie et le Canada, la tâche du Maroc au prochain Mondial sera, sans nul doute, très difficile. Et la qualification pour le prochain tour (les huitièmes de finale) relève de l’exploit.

Un véritable challenge des plus ardus pour les Lions de l’Atlas qui auront, cependant, l’avantage de disputer les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2023 en Côte d'Ivoire pour mieux se tester et surtout gagner en confiance; d’autant plus qu’ils n’auront pas un parcours difficile.

Avant de débarquer au Qatar pour disputer la Coupe du monde, les joueurs nationaux auront disputé, entre le 30 mai et 14 juin, puis entre le 19 et 17 septembre, leurs matchs officiels pour la qualification à la grand-messe africaine. Ils auront, selon des sources informées, un seul match amical à jouer avant le Mondial qatari.

A moins d’une énorme surprise, les Lions de l’Atlas se qualifieront à la CAN 2023 et, qui plus est, du moins on l’espère, avec brio -comme il l’ont fait pour la Coupe du monde.

Mais aujourd’hui, alors que les joueurs ont rejoint leur club respectif, que le sélectionneur national Vahid Halilhodzic a pris des vacances «pour se reposer», que les supporters savourent cette belle qualification, que le tirage au sort de la phase de groupes du Mondial 2022 interpelle, un débat enfle dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Ce débat porte sur les rencontres de l’équipe nationale au Mondial face aux redoutables équipes de la Belgique et de la Croatie, sans oublier le Canada, qui est à prendre très au sérieux.

De tous les commentaires sur le tirage, les noms de Hakim Ziyech et Noussair Mazraoui sont évoqués, reviennent comme un leitmotiv. Les internautes et surtout des observateurs avertis alertent l’opinion publique sur l’absence de ces deux joueurs au talent immense. Tout le monde (ou presque) a pris fait et cause pour ces deux Lions «laissés-pour-compte».

S’il est en droit de s’enorgueillir d’avoir décroché la qualif’ pour le Mondial sans eux, Vahid Halilhodzic ne peut et ne doit ignorer la vox populi et surtout la raison qui exige d’avoir recours à ces deux éléments parmi les meilleurs qui soient.

De même que les joueurs concernés (Ziyech et Mazraoui) doivent cesser de réagir à l'emporte-pièce, surtout devant des médias étrangers en quête de sensationnalisme, lesquels guettent leurs déclarations à chaud pour en faire leurs choux gras, envenimant davantage la situation.

Pour rendre à César ce qui est à César, la Fédération et son président ont été à la hauteur des grands rendez-vous, ont garanti tous les moyens sine qua non des préparations pour les grands matchs et safaris africains qui étaient très difficiles à manager.

Mais la Fédération et son président ont beau essayer de réconcilier Halilhodzic, Ziyech et Mazraoui, ce fut difficile. Tant les uns et les autres -par conférences, médias et réseaux sociaux interposés- ne leur ont nullement facilité la tâche.

Aujourd’hui, l’espoir est permis. Celui de voir nos meilleurs joueurs (et pas que Ziyech et Mazraoui) faire partie de l’équipe nationale. C’est le b.a.-ba de la démocratie (sportive). Avec, évidemment, ce credo: le mérite.

Le mardi 29 mars 2022, le Complexe Mohammed V de Casablanca était plein à craquer à l’occasion du match Maroc-RD Congo. De nombreux supporters, enthousiastes, ont scandé les noms des joueurs «bannis». Même après l’éclatante victoire par 4-1.

Les Lions de l’Atlas auront à disputer prochainement des rencontres à domicile. Leurs fans seront, à coup sûr, nombreux à les soutenir. Il est à espérer que le temps sera celui de la fête (entière). Et qu’entre-temps, on aura droit à de belles images des accolades et embrassades entre le coach Vahid, Hakim et Noussair.  

Et ce n’est pas là un vœu pieux.