Les Lions sont de retour, objectif: la Coupe du Monde 2026

La joie des Lions de l'Atlas contre le Portugal, le samedi 10 décembre 2022.

La joie des Lions de l'Atlas contre le Portugal, le samedi 10 décembre 2022.. DR

Les meilleurs joueurs passent par des périodes sans. Le rôle du coach est de les remettre en confiance, mais sans une réaction positive des principaux acteurs, les résultats ne seront jamais au rendez-vous.

Le 31/05/2024 à 10h38

Les compétitions opposant les clubs professionnels à l’international se terminent ce samedi avec la finale de la Ligue des Champions d’Europe qui va opposer le Real Madrid du Marocain Brahim Diaz au Borussia Dortmund. Mercredi dernier, en finale de l’Europa Conference League, le Maroc a été à l’honneur. Ayoub El Kaabi a marqué le but qui a permis à l’Olympiakos de remporter son premier trophée européen, une première pour un club grec. Quelques minutes plus tard, il sera remplacé par une vieille connaissance, Youssef El Arabi.

En club, seul la Botola Pro va se poursuivre avec un duel, entre l’AS FAR et le Raja de Casablanca, qui fait saliver malgré les aléas d’un calendrier extrêmement éprouvant pour les joueurs, les entraîneurs et le rythme de la compétition. Deux records historiques sont en voie d’être battus à deux journées de la fin. Le Raja est invaincu et l’AS FAR vient d’égaler le record de buts marqués en une saison. Avec 61 buts marqués, il rejoint le Wydad de la saison 1948-1949. Un record que les Militaires peuvent encore améliorer à deux journées de la fin. Les deux clubs sont d’ailleurs en course pour un doublé et peuvent s’affronter en finale de la Coupe du Trône ce qui donne encore plus de piment à cette fin de saison. 

Les équipes nationales vont ensuite prendre le relais avec un programme très chargé. En Europe, l’Allemagne s’apprête à accueillir la 17e édition de l’Euro pendant un mois, du 14 juin au 14 juillet 2024. La 48e édition de la Copa América est prévue aux Etats Unis du 21 juin au 15 juillet 2024. Et l’Afrique, dès la semaine prochaine, prépare sa participation au Mondial 2026 coorganisé par les Etats Unis, le Mexique et le Canada. 

Le Maroc va abriter quelques matchs officiels à Oujda, El Jadida et Berkane en vertu des conventions noués par la Fédération royale marocaine de football (FRMF) avec des fédérations amies. Tous s’inscrivent dans la course à la qualification pour le prochain mondial.

L’équipe nationale du Maroc est concernée par deux matchs officiels: le samedi 7 juin face à la Zambie à Agadir et quatre jours plus tard face au Congo à Kinshasa. Auteurs d’une belle victoire à l’extérieur face à la Tanzanie, les Marocains sont en ballotage favorable. Ce n’est pas la première fois que le Maroc et la Zambie se retrouvent dans un même groupe qualificatif à un Mondial. En 1973, ils s’étaient affrontés en vue de la qualification pour le mondial 1974 en Allemagne. Le Maroc archi favori allait subir une grosse désillusion à Lusaka avec une défaite 4-0 mémorable, la plus lourde jamais subie par une équipe nationale marocaine face à une équipe du continent, à l’époque. Leur victoire 2-0 au retour ne sera pas suffisante. Il est vrai que l’arbitrage scandaleux du Ghanéen Major Lamptey restera gravé dans les mémoires. Ce rappel est utile et vise à sensibiliser le public sur les difficultés que l’équipe nationale aura à affronter au cours de ces deux matchs. Deux rencontres décisives pour la suite des éliminatoires.

Walid Regragui en est conscient et a choisi le commando qui va l’accompagner pour surmonter les obstacles qui ne vont pas manquer de se dresser face aux Lions. Il dispose d’un effectif riche en individualités, couronnés pour la plupart dans leurs championnats respectifs. Il va avoir la responsabilité de mettre en place une stratégie, une organisation, à choisir un onze de départ et à coacher en fonction de l’évolution des matchs. Le reste appartient aux joueurs, à leurs qualités et à l’état mental dans lequel ils se trouvent après l’échec ivoirien.

Les meilleurs joueurs passent par des périodes sans. Le rôle du coach est de les remettre en confiance, mais sans une réaction positive des principaux acteurs, les résultats ne seront jamais au rendez-vous. Pep Guardiola, le meilleur entraîneur du monde, si l’on se fie à une récente déclaration de Carlo Ancelotti, demande souvent à ses joueurs «de faire preuve de personnalité pour gagner». Il a raison. La personnalité en football est essentielle. On peut dire que c’est cette capacité à cacher ses défauts en les surmontant dans une forme de dépassement de soi. Il ne faut jamais la confondre avec la suffisance ou l’arrogance. Comment s’exprime-t-elle? par une attitude et un comportement. Les joueurs doivent savoir se montrer agressifs, au bon sens du terme, sur le porteur du ballon et concentrés sur ce qu’ils ont à faire. Ils doivent mettre leurs qualités au service du collectif, s’ils veulent réussir. On les jugera sur leur capacité à donner le meilleur d’eux-mêmes, parce que si la défaite fait partie du jeu, le renoncement devant l’adversité ne l’est pas.

On garde toujours en souvenirs les combinaisons du trio Hakimi-Ounahi-Ziyech, les feintes et les dribbles de Boufal et l’autorité des Bounou, Saïss, Aguerd et Amrabat lors de la Coupe du Monde de Qatar. Le nul face à la Croatie lors du premier match et la victoire face à la Belgique avaient libérés leurs énergies et permis à leurs talents de s’exprimer. Depuis, il y a eu la Coupe d’Afrique. Avec quasiment les mêmes joueurs, le même discours et les mêmes instructions, les résultats n’ont pas été au rendez-vous et le doute s’est installé. Les joueurs ont manqué de personnalité et d’envies. C’est ce qu’il faut retrouver rapidement pour franchir ce cap supplémentaire qui permettra à nos joueurs de tutoyer le haut niveau en permanence.

Par Larbi Bargach
Le 31/05/2024 à 10h38