Lions de l’Atlas: et maintenant, on fait quoi?

Achraf Hakimi et Walid Regragui.

Achraf Hakimi et Walid Regragui.. AFP

Maintenant que l’échec des Lions de l’Atlas à la CAN 2023 est digéré, Walid Regragui et ses hommes doivent se focaliser sur les prochaines échéances, et vite. Analyse.

Le 03/02/2024 à 10h33

Voilà, c’est fait. Le Maroc a une nouvelle fois quitté la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) dès les huitièmes de finale. Une déception de plus. Un échec de plus. Et une nouvelle fois, les observateurs, les médias et le citoyen lambda ouvriront le même procès, celui censé identifier un responsable de ce grand ratage pour le clouer au pilori. Tour à tour, on pointera le sélectionneur et ses décisions, ainsi que certains joueurs loin de la grande forme olympique.

Walid Regragui peut (et doit) être critiqué pour ses choix et les joueurs pour leurs prestations. Mais rien ne dit qu’un autre sélectionneur et un autre effectif auraient eu davantage de succès. Et bien malin celui qui pourra livrer une recette clés-en-mains pour offrir au Maroc une deuxième couronne africaine.

Certes, cette édition tendait les bras aux Lions de l’Atlas, arrivés en Côte d’Ivoire avec le statut de grands favoris après leur quatrième place au dernier Mondial au Qatar, mais certains choix du coach, les blessures de certains cadres, la météo extrême de San Pedro et certains incidents extra-sportifs ont, en partie, contribué à cette nouvelle désillusion.

Et si, dans un accès de lucidité, on se décidait à accepter cette déconfiture (parce qu’il n’y avait pas que du mauvais) et se tourner vers l’avenir, surtout que les prochaines échéances qui se profilent pour cette équipe nationale sont d’une importance capitale: les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 et la Coupe d’Afrique des Nations 2025 à la maison?

Quel avenir pour Regragui?


Le foot est cruel et parfois ingrat. Walid Regragui l’a appris à ses dépens. En l’espace de 90 minutes, il est passé de héros à zéro, du moins aux yeux de certains. Le même homme qui a conduit le Maroc à une quatrième place en Coupe du Monde, faisant le bonheur de millions de Marocains, Africains et Arabes, est devenu l’homme à abattre.

Celui qui avait déclaré après le Mondial qatari qu’il allait partir si l’équipe nationale n’arrive pas au stade des demi-finales ne s'en cache pas et assume la responsabilité de cet échec. «Je vais m’asseoir avec mon président. On va bien discuter. Je ne me cache jamais, on va prendre nos responsabilités, en tout cas la mienne. Aujourd’hui, j’ai échoué, donc il faut assumer», a-t-il déclaré au micro de beIN Sports après la défaite face aux Bafana Bafana.

Désormais, la balle est dans le camp de la Fédération. La raison voudrait qu’elle mise sur la continuité et refaire confiance à Coach Walid, capable de tirer le maximum de ses qualités de meneur d'hommes, de leader, à condition qu’il arrive à se remettre en question.

Le Mondial 2026 pour oublier la CAN 2023


Mais quelle que soit la décision de l’instance dirigeante du football vert et rouge, elle doit être annoncée rapidement pour plier une bonne fois pour toute cette désillusion et préparer les prochaines échéances qui attendent les Lions de l’Atlas. En effet, l’équipe nationale a des rendez-vous importants dans les mois à venir: les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 et la CAN 2025, prévue au Maroc l’année prochaine.

Le Maroc a idéalement lancé sa campagne qualificative pour le Mondial nord-américain, qui se jouera aux États-Unis, au Mexique et au Canada, en ramenant une belle victoire de Dar es Salam face à la Tanzanie (2-0).

Les Lions pointent à la première place du classement de leur groupe E après deux journées (le Maroc a joué un seul match en raison du forfait de l’Érythrée).

Lors des troisième et quatrième journées, prévues entre le 3 et le 11 juin prochain, les coéquipiers de Hakim Ziyech recevront la Zambie, qu’ils viennent de battre en phase de poules de la CAN (1-0), et se déplaceront ensuite au Congo.

Les cinquième et sixième journées sont prévues entre le 17 et le 25 mars 2025. Le Maroc jouera à l’extérieur contre le Niger de Badou Zaki, avant de recevoir la Tanzanie.

Six mois plus tard (1er-9 septembre 2025), le Maroc accueillera le Niger (7e journée) et défiera la Zambie chez elle (8e journée).

Les Lions de l’Atlas ne disputeront pas la 9e journée prévue en octobre 2025, mais accueilleront le Congo (10e journée) entre le 6 et le 14 octobre pour clôturer ces éliminatoires.

Les vainqueurs des 9 groupes seront automatiquement qualifiés pour la Coupe du Monde de la FIFA 2026.

En revanche, les quatre meilleurs deuxièmes des poules joueront dans un tournoi de barrage de la CAF. Le vainqueur de ce tournoi participera à un deuxième et dernier barrage de la FIFA auxquels prendront part cinq autres équipes. Les deux premiers se qualifieront pour la Coupe du Monde.

Le tournoi barrage de la CAF aura lieu du 10 au 18 novembre 2025, et enfin celui de la FIFA en mars 2026.

La CAN 2025, c’est déjà demain


Si une qualification pour le prochain Mondial est vitale pour l’équipe nationale, qui doit confirmer sa prestation au Qatar, un autre challenge l’attend dès l’année prochaine: la CAN 2025 au pays.

Pour le moment aucune date n’a été communiquée par la Confédération africaine de football (CAF), mais tenir la phase finale en janvier et février 2025 s’annonce compliqué. 

Alors que le marathon des éliminatoires du Mondial 2026 occupe une bonne partie des prochaines dates FIFA, organiser une phase éliminatoire de CAN impliquerait un calendrier très serré pour que le tournoi ait lieu en janvier-février 2025 au Maroc. L'épreuve pourrait, à l'image de l'édition 2019 en Égypte, se jouer en été. Seul hic: la première édition du Mondial des clubs, nouvelle formule chère à Gianni Infantino, le patron de la FIFA, doit se jouer en juin 2025.

La CAN 2025 sera-t-elle programmée dans la foulée? Ce n'est pas impossible, mais cela chargerait grandement un calendrier déjà bien rempli. Autre option: faire jouer le tournoi en janvier-février 2026.

Seule bonne nouvelle: le Maroc, comme le Cameroun pour 2021 et la Côte d’Ivoire pour 2023, disputera les éliminatoires de sa CAN. Qualifié d’office, il aura l’occasion de jouer plusieurs matchs «amicaux», lancer des joueurs dans le bain et préparer idéalement son tournoi.

À la maison, les Hakimi, Adli et autres Ezzalzouli devront assumer le statut flatteur de grands favoris, et surtout le confirmer sur le terrain.​

Par Mohamed Yassir
Le 03/02/2024 à 10h33