Missions accomplies, mais…

Les Lionnes de l'Atlas, vice-championnes d'Afrique.

Les Lionnes de l'Atlas, vice-championnes d'Afrique.. DR

L’organisation de la CAN féminine a été un franc succès. L’exploit des Lionnes de l’Atlas est à marquer d’une pierre blanche. La médaille d’or de Soufiane El Bakkali constitue également une autre source de fierté. Mais, il y a toujours un mais… Round-up.

Le 24/07/2022 à 12h53, mis à jour le 24/07/2022 à 13h57

En ces temps caniculaires, où le thermomètre frise des records de chaleur, avec son lot de dégâts, le sport rafraîchit les cœurs. C’est le cas particulièrement du Maroc, où ce mois de juillet a été éminemment intense en évènements sportifs de grande envergure, mettant le Royaume sur le devant la scène aux niveaux continental et mondial.

D’abord, la Coupe d’Afrique des nations féminine 2022 (2 juillet-23 juillet). L’organisation a été remarquable, de la cérémonie d’ouverture jusqu’à la clôture. Ce qui a fait dire au patron du football africain, Patrice Motsepe: «la meilleure édition de l’histoire», en se réjouissant: «Nous ne pouvons qu’être fiers de l’excellente CAN organisée par le Royaume du Maroc. Cette organisation parfaite et excellente de la CAN féminine démontre, si besoin est, qu’au Maroc, et en Afrique, nous disposons des meilleures infrastructures footballistiques au monde».

De même, lors de cette édition, les Marocains ont vibré au rythme des exploits des Lionnes de l’Atlas, lesquelles, en cheminant tranquillement vers les sommets, ont eu le mérite de nous réconcilier avec le football féminin. En témoignent l’affluence-record du public au Complexe Moulay Abdellah de Rabat ainsi que l’audience sur les chaines TV.

Les qualifications pour la finale de la CAN et le Mondial 2023 des coéquipières de Ghizlane Chebbak (des exploits historiques), sont d’autant plus importants qu’ils ont amené les décideurs à reconsidérer le football féminin dans le Royaume.

Aussi, par leurs exploits, dont le dernier en Coupe arabe, les Lions de futsal peuvent également se targuer d’avoir été à l’origine d’une refonte de leur discipline, au niveau national, et que la FRMF s’est engagée à mener à moyen et long termes.

D’autres prouesses (les qualifications des équipes nationales de handball et des U17 de football pour la Coupe du monde) sont également une source de fierté. Il en va de même du sacre Soufiane El Bakkali aux Mondiaux d’athlétisme d’Eugene aux États-Unis.

Mais, il y a toujours un mais... En effet, en dépit de ces résultats éblouissants et glorieux, il est des points noirs au tableau, qui sont à même de décontenancer tout observateur averti de la scène sportive nationale.

La victoire de Soufiane El Bakkali, si formidable soit-elle, ne peut être l’arbre qui cache la forêt. Autrement dit, les mille et unes misères d’une discipline, jadis le porte-drapeau du sport national, et qui, aujourd’hui, donne l’impression d’être stérile, ne pouvant enfanter des athlètes en mesure de rivaliser pour les podiums, en se contentant de la simple figuration.

D’autres disciplines sont logées à la même enseigne. Elles paient le fruit d’une gestion défaillante avec des «gestionnaires» qui, apparemment, ont trop de mal à ne pouvoir ménager la chèvre et la chou: servir ce sport et servir leurs propres intérêts?

Tout compte fait, il n’est guère question de jouer les rabat-joie que d’affirmer que plusieurs disciplines vont mal, trop mal. Il reste, cependant, le ballon rond et les Lions de l’Atlas, appelés à préparer le Mondial qatari (21 novembre-18 décembre 2022).

Si un premier calendrier des préparations a été annoncé, le doute plane néanmoins toujours sur l’avenir du sélectionneur national, Vahid Halilhodzic. C’est, pour ainsi dire, le flou artistique.

En attendant, hommage à Soufiane El Bekkali, aux Lionnes de l’Atlas et autres sportifs qui ont hissé le drapeau national, mais aussi au Royaume qui a réussi à relever de grands challenges, dont l’organisation d’évènements importants.

Par Abdelkader El-Aine
Le 24/07/2022 à 12h53, mis à jour le 24/07/2022 à 13h57