Mondial 2022: pourquoi ces Lions ont définitivement marqué l'histoire du foot marocain

La joie des Lions de l'Atlas après la victoire face à la Belgique (2-0), le 27 novembre 2022.

La joie des Lions de l'Atlas après la victoire face à la Belgique (2-0), le 27 novembre 2022.. DR

Le Maroc est en 8es de finale de la Coupe du Monde, 36 ans après sa qualification historique au Mexique. Valeureux et ambitieux, les Lions n'ont récolté que ce qu'il ont semé.

Le 01/12/2022 à 17h39

Ce jeudi 1er décembre, les Lions de l’Atlas ont vaincu le Canada (2-1) et se sont qualifiés, par la grande porte, aux 8es de finale de la Coupe du Monde 2022 (20 novembre-18 décembre), 36 ans après leurs illustres prédécesseurs de la génération 86, au Mexique.

Premier de sa poule devant la Croatie (5 points), la Belgique (4 pts) et le Canada (0 pt), le Maroc est le premier pays arabe et africain à rejoindre les 8es de finale d'une Coupe du Monde avec 7 points au compteur.

Un parcours historique

Qui aurait parié sur cette génération, jugée moins bling-bling que celle de 2018, moins costaude que celle de 98? Eh bien, dix jours après avoir révélé une liste qui n’a pas fait l’unanimité (se privant notamment des frères Mmaee, d’Ayoub El Kaabi et de Soufiane Rahimi), Regragui a prouvé qu’il avait raison.

D’abord, il tient tête à la Croatie, vice-championne du monde (0-0) et à son milieu de terrain à vous hérisser les cheveux. Exit les Kovačić, Brozović et autres Modrić... Regragui a placé sa confiance en Sofyan Amrabat et celui-ci la lui a bien rendue. Muselés, gênés... les Croates ont été fortement contrariés, sans doute surpris par cette valeureuse équipe nord-africaine.

Puis, il y a eu la Belgique et sa constellation de stars. Demi-finaliste du dernier mondial et 2e au classement FIFA des nations, elle n’a pas tenu son rang face aux coéquipiers de Romain Saïss. Incapable de faire la différence, éteinte par l’envie et la vivacité des Lions, la Belgique a pris l’eau, giflée par deux remplaçants (Sabiri "73e" puis Aboukhlal "92e"), encore une preuve du coaching gagnant de Walid Regragui.

Enfin, vint le Canada. Face aux Nord-américains, les Lions de l'Atlas ont assuré leur qualification grâce à des buts de Hakim Ziyech (4e) et Youssef En Nesyri (23e) avant que Nayef Aguerd ne réduise le score pour le Canada en trompant son propre gardien (40e).

Les étoiles se sont alignées

Pas de miracle, mais une génération ultra réaliste, menée par un coach téméraire et patient. Une génération qui mêle abnégation, dévouement, amour inconditionnel du maillot et esprit du collectif.

Une belle équipe regroupant des joueurs formés dans les académies et clubs nationaux, s’illustrant à l’international et d’autres encore, issus des plus grands centres de formation d’Europe.

Une génération polyglotte mais qui parle le langage du beau football à l’unisson, défrayant la chronique, effaçant les débâcles des dernières décennies d’un revers de main.

Si cette rage et cette hargne se font tant sentir, c’est surtout l’œuvre de Walid Regragui, un coach discret qui s’est longuement contenté des seconds rôles, attendant patiemment son heure de gloire. La voici venue.

Lekjaa a eu raison

Cette réussite, c’est aussi celle de la stratégie pérenne de la Fédération royale marocaine de football  (FRMF) qui œuvre depuis plusieurs années pour le retour des Lions sur le devant de la scène.

Un scooting élaboré et des moyens considérables ont finalement payé. Et puis, il y a cette décision de se séparer de Vahid Halilhodzic, à seulement quelques semaines du lancement du Mondial qatari.

La FRMF a réussi son coup et la nomination de Walid Regragui est arrivée à point nommé. C’est l’homme de la situation et le dynamo de cette équipe historique.

Peut-on désormais rêver plus grand et espérer un parcours inédit? Peut-on également envisager un retour de flamme avec la Coupe d’Afrique des Nations, 18 ans après la Tunisie en 2004 et 46 ans après l'Ethiopie 1976? Ce soir, le Maroc est au centre de toutes les attentions et tous les rêves sont permis.

Par Oumeïma Er-rafay
Le 01/12/2022 à 17h39