Battre l’Argentine, favori numéro un du tournoi olympique, avant de s’incliner face à l’Ukraine, voilà qui est étrange et contradictoire. Du moins sur le papier.
Dans le contenu, les joueurs de Sektioui ont pourtant fait le même match, ou presque. Dans les deux rencontres, ils ont pris un but dans les dernières minutes du temps additionnel (avant que la VAR n’annule l’égalisation argentine). Dans les deux matchs, ils ont eu besoin d’un pénalty pour concrétiser lors de temps forts.
L’analyse est donc la même, d’un match à l’autre, et au-delà du résultat final: lequel est trompeur dans les deux cas. Face à l’Argentine, le nul eut été logique. Et face à l’Ukraine, le Maroc n’aurait pas volé les trois points (ou alors un, au moins).
Ce qui ressort avant tout, c’est que cette équipe finit mal ses matchs. Et qu’elle a un mal fou à marquer dans le jeu.
En parlant de jeu, les Marocains ont montré les mêmes qualités et les mêmes lacunes. Côté positif, une circulation du ballon assez propre et une propension à percuter par les ailes. Côté négatif, un rideau défensif défaillant au milieu et une grande vulnérabilité sur les côtés.
Tactiquement, Sektioui s’est entêté à jouer avec le seul Rahimi en pointe. Résultat: les percussions sur les côtés, qu’elles soient du fait de Ben Seghir, Ezzalzouli ou Hakimi, aboutissaient sur des centres pour personne. La présence à l’intérieur de la surface étan faible.
Pour «tuer» le match contre l’Ukraine, et au moment où les Marocains jouaient pourtant en supériorité numérique, Sektioui aurait pu tenter d’adjoindre un deuxième attaquant pour épauler Rahimi et profiter des débordements sur les côtés. Il ne l’a pas fait et c’est ce qui l’a sans doute perdu. Car, même à 11 contre 10, ses joueurs ne cadraient que de rares frappes.
Bien sûr, les Lions peuvent avoir des regrets par rapport à cette défaite face à un adversaire diminué. Mais, sur les deux matchs, le total de 3 points correspond assez à leurs productions. Ils sont à leur place. Et puis, toujours face à l’Ukraine, ils auraient pu atteindre la pause avec un handicap, non pas d’un but mais de deux ou trois, tant ils ont concédé des occasions nettes et franches.
Mais ce qui est fait est fait. Cette équipe aux visages contradictoires (entre des temps très forts et d’autres très faibles), qui commence et finit mal ses matchs, a son destin entre les mains. Elle a des qualités. Le coach Sektioui aussi a des idées ou peut en avoir. On a vu comment il a recadré et redisposé ses milieux et ses joueurs de côté à la mi-temps du deuxième match.
Ses principaux problèmes restent les mêmes: densifier le milieu en travaillant sur les transitions défensives, et demander à l’un des milieux offensifs de se glisser dans la surface pour épauler Rahimi ou récupérer les deuxièmes ballons. Parce que l’inefficacité devant les buts n’est pas fruit du hasard ou de la malchance.
Last but not least. Il ne faut pas prendre de haut cette équipe d’Irak, qui peut très bien se qualifier à l’issue du dernier match de poules. Sektioui doit remobiliser ses troupes en leur tenant un discours de vérité. Comment? En leur rappelant que la victoire contre l’Argentine appartient au passé. Si cette équipe veut aller loin dans la compétition olympique, elle a tout intérêt à oublier cet exploit initial.
A bon entendeur...