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Petit pont, gros problème

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Le foot en général, et marocain en particulier, ira mieux le jour où l’on comprendra que le petit pont qui ne sert à rien, ou qui empêche une occasion de but, c’est passé de mode et contraire à l’esprit de jeu.
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Est-ce que le petit pont fait le grand joueur? Non, et mille fois non. C’était le cas avant, dans le foot amateur, le foot de quartier, entre amis, à la plage, quand on joue pour épater la galerie et se chambrer, sans plus.

Mais allez l’expliquer aux fans de foot, surtout au Maroc, allez l’expliquer aussi à un garçon comme Hassouni.

Regardez le match d’hier soir (WAC-Rivers United 6-0). Le Wydad jouait son avenir africain, parce qu’il avait perdu la manche aller 2-1. Le début de match est hyper compliqué pour les Rouges, les Nigérians ont tout cadenassé, il ne se passe pratiquement rien.

Soudain, miracle!

A la demi-heure de jeu, Ayman Hassouni, le talentueux milieu offensif, fait une remise de toute beauté, en mettant un «vent» qui trompe et la défense adverse et les attaquants rouges. Seul El Amloud, un défenseur, a suivi. Une petite frappe placée et c’est le but. Avec passe décisive, donc, pour Hassouni. Bravo à lui.

A ce moment-là, le Wydad était qualifié. Mais le match n’était pas fini. Et, donc, tout pouvait encore basculer.

Peu avant la mi-temps, il y a eu un carton rouge pour Rivers United et un pénalty pour le Wydad. Dans le langage du foot, cela s’appelle un fait de jeu (extrêmement) favorable. 2-0, donc, mais rien n’est encore réglé. Peu avant la mi-temps, le Wydad a une nouvelle possibilité de contre. Si elle est bien menée, cela fait 3-0 et le match est plié avant même d’atteindre la pause.

Alors Hassouni récupère le ballon dans sa moitié de terrain. En jouant en première intention, il peut lancer Ounajem en profondeur, et cela fait tout de suite une occasion de but. Mais Hassouni n’en fait rien. Il tente et réussit un petit pont sur son adversaire direct.

Le geste est beau. Le public exulte. Le reporter de la télévision aussi. Il s’extasie et le geste semble le ravir plus que les buts marqués.

Ce petit pont a pourtant annulé une très probable occasion de but. Pour un entraineur, pour quelqu’un qui a l’esprit de la gagne, pour un pro, un vrai, le petit pont de Hassouni est une geste à bannir. Il ne l’a pas tenté pour aller de l’avant et s’ouvrir un espace libre, non. Il l’a fait pour le plaisir, c’est-à-dire pour rien, pour chambrer, pour le côté olé olé. Et il a annulé une possibilité d’occasion de but.

Heureusement que les Rouges ont déroulé en deuxième mi-temps, devant une équipe en infériorité numérique. Parce que sinon… 

Le geste de Hassouni rappelle celui de Boufal lors du récent Maroc–Paraguay (0-0). Il récupère le ballon près du rond central, alors que l’équipe adverse n’a pas eu le temps de se replacer. En jouant vite vers l’avant, il peut ouvrir le chemin du but pour lui-même ou pour l’un de ses coéquipiers qui multiplient déjà les appels. 

Mais Boufal fait l’artiste, l’ingénu, le désintéressé, celui qui joue pour jouer, pas pour gagner. Il tente un double sombrero aussi beau que totalement contre-productif. Une aberration. Là aussi, il y a de quoi s’arracher les cheveux. Regragui, de son banc de touche, désespère. Mais le reporter de la télévision exulte et appelle les téléspectateurs à apprécier le «geste magnifique».

Magnifique, vraiment?

Par Footix marocain
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