Portrait. Badr Siwan, histoire d’un champion méconnu

Le triathlon est un sport qui combine entre la natation, le cyclisme et la course à pied. Maîtriser ces trois disciplines est devenu un jeu d'enfant pour Badr Siwan. Entre Siwan et le triathlon c’est une grande histoire d’amour qui a commencé dès son enfance. Il suivait de près les exploits des grands triathlètes et rêvait de les imiter.

“Je devais avoir environ 7 ou 8 ans. Chaque année, au mois de septembre, il y a ce que l'on appelle les fêtes des associations (c'est l'occasion rêvée de s'inscrire dans l'association de son choix). Je venais de finir 2 ans de pratique de sports divers et variés (le multisport, dont le karaté). Je me rappelle très bien une fois que j'étais en voiture avec mon papa et mon frère, quand mon père m'a interpellé en me disant: ''Tiens, j'ai vu du triathlon à la télévision, ça vous dit pas d'en faire?'. J'avais répondu tout de suite oui. J'ai alors effectué mes premières compétitions tout jeune en catégorie "Pupille". C'était très dur, mais au sein du club, il y avait des pratiquants de ce sport qui travaillaient si bien qu'ils m'ont donné de persévérer et d'aller toujours de l'avant. En effet ce sont les champions Vincent Luis et Aurélien Raphael qui m'ont permis d'en arriver à là où je suis actuellement", confie-t-il à le360. 

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Badr Siwan s'est donc habitué à prendre son maillot de bain et les chaussures de running pour nager, courir et faire du vélo. Une routine qui n’était pas sa tasse de thé au début, mais ce sport a fini par prendre une place importante dans sa vie.

"L'année suivante, j'en avais marre de m'entraîner de faire du triathlon. Je voulais faire autre chose, mais j'ai continuée, sans trop de motivation, en me disant que j'étais fort. J'arrive donc en sélection pour les championnats de France de duathlon sans trop d'entraînement (voir pas du tout) avec l'idée de gagner la course des cadets.

Mauvaise idée finalement, puisque ce fut la pire course de ma carrière, avec pour la première fois de ma vie le vélo balai... Eh oui, j'ai fini la course dernier. Je remets tout en place pour réussir et, 3 ans plus tard, j'arrive à finir 4e au championnat de France de triathlon (avec un podium très très relevé: Dorian Coninx, Raphael Montoya..). Là, je décroche ma sélection pour participer à une coupe européenne en Irlande où je finis 7e dans la catégorie juniors."

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Quelques années plus tard, retour au bled, pour laisser tomber l'équipe de France et défendre les couleurs du Maroc dont il rejoint l’équipe nationale. "J'ai toujours voulu représenter mon pays, le pays que je suis fier de véhiculer les valeurs, le Maroc. Je suis prêt à vivre mes projets sportifs à fond pour lever le drapeau marocain au plus haut niveau mondial en triathlon.”

Le choix du coeur a fini par donner ses fruits. Badr Siwan a su s'illustrer sur la scène africaine et mondiale sous le maillot marocain. Sa carrière a connu une constante progression, grâce à ses nombreuses participations aux compétitions nationales et internationales, à l'instar du dernier championnat du monde aux Pays-Bas (42e). Suivra une 30e place aux Mondiaux 2016 au Canada, avant une première place au championnat d’Afrique (catégorie élite) à Hammamet, en Tunisie.

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Le jeune marocain a également fait forte impression en Coupe du Monde (Elite) 2017 en Hongrie en accédant aux demi-finales (13e au classement général). Lors de la première édition du Triathlon international de Rabat, il fut le premier à franchir la ligne d’arrivée. "Oui c'est sûr que je progresse constamment et je suis très bien épaulé par la Fédération Royal marocaine du sport pour tous depuis 2 années, même si je cherche toujours des sponsors", affirme-t-il, avant d'ajouter: "Il n'y a pas de secret pour réussir dans le sport. Le travail est la première condition pour réussir. Malgré les études, je m'entraîne en moyenne 20 heures par semaine."

Le jeune Marocain a cumulé beaucoup de points et ses performances ont dépassé celles de nombreux triathlètes arabes et africains, ce qui lui a valu la place de leader du continent. Déterminé à atteindre son apogée et lever le drapeau marocain partout dans le monde, Badr Siwane ne compte pas s’arrête là.

“J'aimerais aller au Jeux Olympique Tokyo 2020 et être le premier Marocain, Arabe et Africain médaillé en triathlon”, a-t-il conclu.