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Renforcer l’équipe nationale c’est aussi former et bien exporter les meilleurs joueurs

Youssef En-Nesyri contre l'Afrique du Sud, le mardi 30 janvier 2024. © Copyright : Le360 / Khadija Sabbar
La politique de formation initiée par l’Académie Mohammed VI nous a permis de lancer sur le marché international des joueurs brillants tels Azzedine Ounahi, Youssef En-nesyri et Nayef Aguerd.
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Les joueurs d’origines marocaines brillent à l’étranger. Ils font l’objet de convoitises par les sélections de leurs pays d’adoption et subissent des pressions de leurs clubs successifs pour faire «le bon choix». C’est de bonne guerre et frustrant à la fois. L’épisode Lamine Yamal n’est pas encore digéré que se présente celui de Brahim Diaz, le jeune joueur du Real Madrid, qui après de plusieurs expériences en Angleterre et en Italie brille enfin au sein de son club. Il est annoncé en équipe d’Espagne par l’ensemble des journaux espagnols et semble s’éloigner des Lions de l’Atlas qui lui font les yeux doux.

Depuis que le Maroc a atteint les demi-finales de la Coupe du Monde on ne peut plus présenter le choix d’un joueur, qui préfère une sélection européenne, comme un choix strictement sportif. L’équipe marocaine, malgré son échec ivoirien, est très attractive également sur le plan sportif. La dernière visite de Brahim, cette semaine à Marrakech et une autre en pleine CAN, a fait naître quelques espoirs au sein de la communauté des supporters de l’équipe nationale marocaine. Il est venu pour célébrer le mariage de sa sœur et était accompagné de ses amis du vestiaire madrilène, Camavinga, Vinicuis Jr et d’un ancien du Real, le néo-parisien Asensio.

Ces vedettes ne sont pas passés inaperçus. Vinicius Jr, un acteur associatif important, en a profité pour visiter une école primaire de la ville, échanger quelques balles avec les enfants avant de se prêter au jeu des autographes et des selfies avec les enfants de l’école. N’oublions pas qu’il est le détenteur du Prix Socrates 2023, un trophée réservé aux footballeurs connus pour leur implication dans le social. Camavinga aurait également acquis un bien dans la ville ocre. Les activités de Brahim et ses amis ont été très bien relayé sur les réseaux sociaux.

En ce qui concerne l’équipe nationale, la visite de Brahim Diaz à Marrakech ne doit pas être sur interprétée, Marrakech est une capitale du tourisme mondiale, c’est la plus importante, au moins en Afrique, et ce n’est pas la première fois qu’un joueur de renommée mondiale y passe ses vacances ou y organise un événement familial. Cette année Zidane y a marié son fils Enzo et des joueurs comme Messi, Cristiano ou Mbappé y ont leurs habitudes.

Aussi, il faut éviter de rester focalisé sur Brahim, qui serait d’un grand apport pour le Maroc, et respecter son choix, s’il nous est défavorable.

La solution alternative, qui en est à ses premiers résultats, c’est la politique de formation initiée par l’Académie Mohammed VI. Elle nous a permis de lancer sur le marché international des joueurs brillants tels Azzedine Ounahi, Youssef En-nesyri, Nayef Aguerd et Réda Tagnaouti auxquels il faudrait rajouter Yassine Bounou, Yahia Attiatallah, Badr Bennoun et Abderrazak Hamdallah, successivement formés au Wydad, au Raja et à Safi.

Cette politique de formation est utile. Elle a permis à la France de devenir une des nations les plus importantes du football mondial. Mais ce n’est pas en restant en France que ses joueurs ont performé. Ils se sont quasiment tous expatriés. Et c’est dans des championnats plus performants qu’ils ont acquis la culture de la gagne.

L’équipe de France, longtemps maussade, est aujourd’hui régulièrement qualifiée aux phases finales de la Coupe du Monde et de l’Euro, ce n’était pas toujours le cas. On peut dire, sans risque de se tromper que, jamais dans l’histoire le football de l’équipe nationale française ne s’est aussi bien porté que depuis que la majorité de ses joueurs, formés en France, évoluent dans des championnats étrangers. Platini, Zidane, Benzema et aujourd’hui Camavinga, Tchouaméni, Giroud, Griezmann se sont tous expatriés. Le dernier en date, Mbappé vient d’annoncer qu’il quitte la Ligue 1 pour d’autres cieux.

Cela nous ramène à l’équipe nationale marocaine qui est amenée à représenter le pays à d’importantes manifestations. La CAN en 2025, les éliminatoires de la Coupe du Monde en 2026, la présence à cette édition est primordiale, et enfin à la Coupe du Monde 2030 que le pays va organiser.

Il s’y prépare, voir l’actualité de l’Académie Mohammed VI et du FUS dans la 6ème édition du tournoi international U19 et les performances des équipes nationales toutes catégories.

Il existe toutefois un domaine dans lequel il faudra peut-être encore plus performer, c’est cellui de l’accompagnement des joueurs dans leurs choix de carrière à l’étranger. Ounahi, qui a fait partie des meilleurs joueurs de la dernière Coupe du Monde, se morfond à l’OM, une équipe marseillaise bien mal en point, qui n’arrive pas à retrouver son lustre d’antan. C’est bien triste et bien dommage pour ce jeune joueur, il n’a que 24 ans. On peut dire la même chose de Yahia Attiatallah qui vient de quitter le Wydad pour atterrir au FK Sotchi, une équipe du bas de tableau en championnat russe. Ce n’est pas idéal comme plan de carrière.

Améliorer et contrôler les points de chute de nos meilleurs joueurs relève de la responsabilité des agents, ce sont donc eux qu’il faudra sensibiliser à la question. Ils y ont intérêt, les performances des joueurs en équipe nationale ne sont pas sans effets sur leurs valeurs.

Par Larbi Bargach
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