Sur le papier, concéder un 0-0 à domicile, dans une demi-finale de C1 n’est pas un mauvais résultat. Statistiquement, cela reste du 50-50 et il y a encore une chance sur deux de passer. Ce qu’on retiendra donc de ce Wydad–Sundowns, c’est le résultat. Un 0-0 qui n’hypothèque pas les chances des Rouges.
Maintenant, quand on revient au match, il faut bien ouvrir les yeux pour comprendre que le Wydad a eu tout faux. Sans des faits de jeu favorables (un premier rouge, puis un deuxième pour le Mamelodi, un but refusé après consultation de la VAR), cette petite équipe du WAC aurait bu la tasse.
Hormis une entame courageuse, avec un pressing haut et du mouvement sur les côtés, et hormis une fin de match animée, surtout après l’entrée de Haimoud (pourquoi l’avoir gardé si longtemps sur le banc?), le Wydad a passé le reste du temps à déjouer.
Quand on joue à domicile devant un public enflammé, en supériorité numérique, et qu’on n’arrive à se créer qu’une seule opportunité de but, c’est qu’il y a un problème. Un gros problème.
Ce n’est pas une question de forme du moment. On ne peut pas sortir les «excuses» habituelles comme le climat, la pression, l’arbitrage, le manque de réussite, etc. Balayez tout cela, s’il vous plait.
Le Wydad avait deux problèmes évidents. Le premier, c’est que son milieu de terrain manquait de créativité. Jaadi et Jabrane ont joué dans le même registre, ultra défensif, n’apportant rien dans la construction. Et Hassouni a fait du Daoudi (absent du match), là où on l’attendait dans un registre plus créatif.
Avec un milieu inopérant sur le plan offensif, il ne restait plus qu’à «balancer» le ballon sur les côtés en espérant une inspiration des Ounajem, Bouhra ou Attiyatallah, qui n’ont jamais pu trouver le pauvre Sambou. Un Sambou qui a passé le match dans la solitude la plus totale, avant de sortir sur blessure.
Le deuxième gros problème du Wydad aura été mental, presque «culturel». Face à un adversaire en infériorité numérique, les Rouges n’ont jamais créé de surnombre, sauf dans leur propre camp. Le spectateur neutre avait l’impression que les deux équipes jouaient à dix. Pourquoi? Parce que les défenseurs locaux campaient aux abords de leur surface, «épaulés», qui plus est, par Hassouni.
Cette prudence était aussi excessive qu’absurde. Au milieu et devant, les Wydadis étaient constamment en infériorité. Alors qu’ils jouaient à 11 contre 10!
Problème «culturel» des joueurs? Ou consignes du coach?
Dans tous les cas, ce Wydad ne méritait pas de gagner le match. Et heureusement qu’il ne l’a pas perdu, et qu’il n’a pas encaissé de but. Donc tout reste jouable au retour, mais le champion en titre devra montrer autre chose pour espérer aller en finale.
Et à propos de finale, chapeau bas aux U17 marocains qualifiés pour la finale de la CAN, et déjà assurés de prendre part au Mondial. Bravo aussi à leur coach, l’excellent Saïd Chiba.
Les exploits des Lionceaux confirment, après ceux des Lionnes de l’Atlas, la bonne santé du football marocain. Gagner sur tous les tableaux, dans toutes les catégories, n’est pas le fruit du hasard. Bravo à ceux qui ont bossé dur pour hisser le foot marocain sur le toit de l’Afrique.