Oui, le 9 mai est une date envisageable", affirme sur le site du journal Armin Laschet, président conservateur de Rhénanie du Nord-Westphalie, à trois jours d'une réunion par visioconférence entre des représentants des 36 clubs de première et deuxième divisions sur une éventuelle reprise de la Bundesliga.
Une des conditions selon lui est un consensus auprès de l'ensemble des 16 régions allemandes, alors que la Fédération allemande de football (DFL) est dans l'attente d'un feu vert du gouvernement de la chancelière Angela Merkel.
Markus Söder, dirigeant conservateur de la Bavière, région la plus touchée par l'épidémie, est également favorable à une reprise des matches "le 9 mai au plus tôt", sans public.
"Un week-end avec du football est beaucoup plus supportable qu'un week-end sans football", ajoute M. Söder, pour qui "jouer en public est totalement impensable".
"Il n'y aura plus de matches avec des spectateurs cette saison", pense également M. Laschet, les grands rassemblements populaires étant interdits en Allemagne au moins jusqu'au 31 août pour freiner la propagation du coronavirus.
Le président de la DFL Fritz Keller a regretté l'obligation de huis clos. "Nous sommes très conscients du fait que le football sans supporters manque de sève", a-t-il déclaré à Kicker.
"Je sais combien cela heurte les fans de ne pas pouvoir soutenir leurs joueurs depuis les tribunes", ajoute le dirigeant.
La DFL espère en cas de reprise pouvoir boucler la saison d'ici au 30 juin pour débloquer un versement de droits TV, d'une valeur estimée à environ 300 millions d'euros.
Sans cette manne, Fritz Keller redoute que "certains fans pourraient ne plus jamais pouvoir assister à un match de leur club, car il pourrait bientôt ne plus exister".
Toutefois, certains supporters à travers le pays désapprouvent ce scénario.
"La reprise du football, même sous forme de matches à huis clos, n'est pas justifiable", a déclaré le groupe de supporters Fanszenen Deutschlands dans un communiqué. "Cela serait une injure au reste de la la société (...) en particulier aux personnels soignants."
Un autre point, qui doit être abordé jeudi, devra être clarifié: celui des tests visant à détecter les porteurs du virus, auxquels les joueurs et les membres des équipes techniques des clubs devront se soumettre. Selon la presse, il faudrait 20.000 tests, normalement réservés aux malades et aux soignants, pour achever la saison.
"Cela serait une erreur d'utiliser des milliers de tests pour des matches à huis clos alors qu'il n'y en a pas assez pour tester les infirmières à domicile et les enseignants", s'est insurgé sur Twitter le député social-démocrate et épidémiologiste Karl Lauterbach.
Le football est à l'arrêt en Allemagne depuis le 13 mars, à cause de la pandémie de coronavirus, un virus qui a causé la mort dans le pays de 4.404 personnes et en a infecté 141.672 selon selon le dernier décompte du Robert Koch Institut.