Manchester United: entre folklore et mensonges

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Kiosque360. Le 6 février 1958, sept joueurs du club Manchester United périssent dans un crash d’avion à Munich, crash utilisé pour donner naissance à la légende des Red Devils.

Le 06/02/2018 à 20h38, mis à jour le 06/02/2018 à 20h44

C’est l’événement qui a fait le tour de la planète le 6 février 1958. L’Airspeed Ambassador, l’avion de Manchester United s’est écrasé à Munich. Matt Busby, entraineur du club et survivant du crash, enregistre sur son lit d’hôpital un message qui sera diffusé quelques jours après à Old Trafford, indique Sofoot du 6 février. Sans le savoir, Matt Busby venait d’inventer le storytelling qui forgera la légende du club et fera la jonction entre le football et les médias.

Pour chaque histoire, il faut un héros. Celui du crash d’avion s’appelle Harry Gregg, qui revient au fuselage enfumé dans le but de sauver une femme et son enfant, et secourir ses coéquipiers Bobby Charlton et Dennis Viollet. Pour pimenter le roman du club, quoi de mieux qu’un feuilleton morbide? Duncan Edwards, 21 ans, international depuis quatre ans, est la star de l’équipe. Il ne meurt pas sur le coup, mais agonise pendant quinze jours, avant de rendre l’âme. Il restera dans les mémoires parmi les plus grands joueurs de tous les temps du club grâce à une histoire construite de toute pièce.

Comme dans n’importe quel récit historique, les révisionnistes s’invitent toujours à la table. Harry Gregg, qui a hérité de la stature de «héros», est rapidement passé aux aveux. Il écrit dans son autobiographie: «Le drame est devenu une part intégrante du folklore mancunien et cela me rend très triste d’entendre les mensonges et les mythes créés autour de cette nuit-là, pour de simples raisons financières». Il enfonce le clou en ajoutant: «Un de mes coéquipiers assure également qu’il m’a vu, couvert de sang, sortir un enfant de la carcasse. Il oublie de préciser qu’il ne m’a pas aidé, et qu’il partait en courant.»

Aujourd’hui encore, les supporters du club ennemi, Manchester City, scandent le chant «Munich, Munich» ou imitent, bras écartés, un avion qui s’écrase. Une façon de dénoncer l’arrogance d’un club qui a construit sa réputation, en partie, sur un grand mensonge.

Par Faycal Ismaili
Le 06/02/2018 à 20h38, mis à jour le 06/02/2018 à 20h44

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