La ville marocaine de Dakhla est devenue un "spot" de choix pour les amateurs de kitesurf. "Ici, il n'y a rien, à part le soleil, le vent et les vagues: on a retourné l'adversité des éléments en avantages, c'est le principe même du kitesurf", sourit Rachid Roussafi. Après une carrière internationale dans la glisse, ce sportif marocain de 49 ans a fondé le premier camp touristique du lagon au début des années 2000.
"A l'époque, un seul avion par semaine se posait à Dakhla", contre 25 aujourd'hui, dont deux directs avec l'Europe, souligne-t-il.
"Dakhla est devenue une destination mondiale de kitesurf", se félicite Mohamed Cherif, un élu de l'instance régionale. Le nombre de touristes est passé de 25.000 en 2010 à 100.000 aujourd'hui et l'objectif est "d'atteindre 200.000".
Le kitesurf exigeant un matériel coûteux --à la planche de surf s'ajoutent aile et baudrier--, le tourisme de niche développé autour de ce sport draine une clientèle aisée de toutes nationalités. Peyo Camillade est venu de France afin de "prolonger la saison au soleil", pour une semaine qui lui revient à environ 1.500 euros.
Partout dans la région, des bâtiments en chantier fleurissent et des rangées de lampadaires plantés sur des terrains vagues annoncent de futurs lotissements.
"Le secret de la réussite, c'est le développement du kitesurf avec une bonne communication axée sur l'organisation d'évènements", selon Driss Senoussi, patron du groupe hôtelier "Dakhla Attitude".
Ainsi, les exploits de champions comme la Brésilienne Mikaili Sol ou le Cap-Verdien Airton Cozzolino ont été abondamment relayés sur les réseaux sociaux lors de l'étape annuelle du championnat du monde organisée du 4 au 13 octobre.
Seulement, les sports de glisse passionnent peu les habitants de la ville: seuls quelques jeunes désoeuvrés et familles en promenade se trouvaient sur la plage pour les finales du "Kitesurf world tour 2019".