A sept mois de l’ouverture des Jeux méditerranéens, à Oran, tout est encore loin d’être prêt. Aussi, une lettre, la plus officielle du monde, a été adressée aux plus hautes autorités algériennes, dont au président Abdelmadjid Tebboune.
En effet, pour les hauts responsables du Comité International des jeux Méditerranéens (CIJM) le doute plane encore sur la capacité d’Oran, ville hôte de cette manifestation, à être capable d'organiser cet évènement. En effet, le président du Comité de coordination des Jeux Méditerranéens «Oran 2022» et second vice-président du CIJM, Bernard Amsalem, l’avait clairement laissé entendre dans son dernier rapport.
Cette lettre, signée de la direction du CIJM, dénonce donc sans prendre de gants cette situation très embarrassante, laquelle menace même la tenue des Jeux à Oran. Adressée à Abdelmadjid Tebboune, mais aussi à son Premier ministre, au ministre de la Jeunesse et des sports, ainsi qu’aux membres du Comité national olympique algérien, ce courrier exige d’eux «d’apporter des solutions immédiates aux problèmes qui ont surgi concernant les rythmes des préparatifs».
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Dans son rapport à charge, analysant la situation actuelle qui prévaut à Oran, Bernard Amselem avait «fait part de sa préoccupation et de son inquiétude face aux retards de construction des infrastructures, d’achèvement des appels d’offres, de mise en place de programmes de technologie et de transports», explique, sans autre forme de procès, le site du CIJM.
Dans un même élan, plusieurs médias algériens, qui ont relayé cette fâcheuse information, se posent tous la même question lancinante: leur pays est-il réellement capable d’organiser les Jeux Méditerranéens?
Une question d’autant plus embarrassante qu’une visioconférence prévue entre le CIJM et le Comité d’organisation algérien n’a pu avoir lieu, pour des raisons que l’Algérie n’a pas jugé bon de justifier.
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Un site algérien s’en est indigné, révélant par la même occasion la très embarrassante cause de l’annulation de cette visioconférence: «ainsi, l’Algérie n’est même pas capable d’assurer le fonctionnement d’une liaison internet entre Oran, et Athènes la capitale grecque, qui abrite le siège du Comité international des Jeux méditerranéens. Comment peut-elle dès lors organiser des épreuves sportives de grande ampleur?».
Cette visioconférence entre le Comité de coordination du CIJM et le Comité d’organisation algérien avait été programmée le 30 novembre. De même que, dans la foulée, une visite à Oran, du 10 au 12 décembre.
Celle-ci aura-t-elle finalement lieu? Dans tous les cas, dans son fameux courrier, le président du Comité international des Jeux méditerranéens (CIJM), Davide Tizzano, s'il y a mis quelques formes au départ, n’a, en fin de compte, pris aucune pincette pour faire part, en très haut lieu à Alger, de ses préoccupations quant aux retards accumulés par la ville d’Oran.
«Nous respectons le peuple algérien et ses efforts, nous respectons le gouvernement du pays pour les grandes dépenses qui ont été faites pour la construction des projets, mais nous devons préserver le prestige des Jeux Méditerranéens. Nous voulons tous que les Jeux aient lieu à Oran, nous aiderons par tous les moyens à les organiser, mais nous ne pouvons pas mettre en danger le plus grand événement sportif de la Méditerranée», a-t-il lancé à l’adresse des autorités algériennes, dont le locataire du palais d’El Mouradia, qui se sont donc faites tancer par le président du CIJM. Et sans ménagements.
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