Regardez la liste des entraineurs de la Botola. Trois des meilleurs clubs marocains sont entrainés par des Tunisiens. Il s’agit des FAR, de Berkane et de Fès. Les deux premiers ont une exposition internationale puisque les FAR et la RSB joueront, la saison, une compétition africaine.
Par comparaison, aucun coach marocain n’est qualifié pour la prochaine édition de la C1. Et aucun n’a fini sur podium de la Botola.
Au Maroc, et c’est un fait que les dernières saisons n’ont fait que renforcer, les coachs venus d’ailleurs, notamment Européens ou Tunisiens, ont la côte.
Regardons encore le tableau final de la Botola. Le coach le mieux classé, côté marocain, s’appelle Abdelouahed Zamrat, 4ème avec Touarga. Jamais le 3ème club de Rabat n’a été aussi bien classé de toute son histoire. Bravo Zamrat. Et pourvu que ça dure, parce que le plus dur sera de confirmer.
Sinon, où sont les «stars» du coaching marocain? Jamal Sellami, le seul qui a une étoffe internationale, a fini à une décevante 6ème place avec le FUS. On l’a compris, Sellami est en fin de cycle. Et le contrat qu’il vient d’obtenir à la tête de la sélection jordanienne peut lui offrir un nouveau départ. C’est tout le mal qu’on souhaite à cet excellent coach, qui a déjà fait ses preuves au FUS, mais aussi au Raja et au DHJ (El Jadida).
Sellami à part, que deviennent les autres? Houcine Ammouta, qui n’est plus le sélectionneur de la Jordnaie, pourrait retrouver un banc qu’il connait bien: celui du Wydad. Est-ce une bonne idée? Ça se discute. Les Rouges ont pris l’habitude de rappeler un «ex» chaque fois qu’ils sont en crise de résultats. Cela devient une forme de paresse. Ils ont rappelé plusieurs fois Benzarti et ils s’apprêtent à le refaire avec Ammouta, dont le dernier passage a été mouvementé.
Pour Ammouta, on peut se demander s’il n’a pas déjà fait le tour de la question avec le Wydad. Là aussi, ça se discute…
En tout cas, on tient l’un des rares coachs marocains exportables. C’est une denrée rare. Zaki et Taoussi, qui sont encore dans le circuit, restent sur quelques expériences mitigées en Algérie et dans le Golfe. Derrière ces deux-là, c’est le désert. Les Amri et Fakhir semblent appartenir au passé. Les frères Sektioui vivent un éternel recommencement: l’aîné Abdelhadi a sauvé Agadir de la relégation, alors que Tarik a repris en main les Olympiques.
Quand à Adil Ramzi, son récent passage au Wydad a ressemblé à un chemin de croix.
Et les autres alors? Où sont les anciennes gloires des Lions de l’Atlas? Pourquoi n’arrivent-ils pas, ou si peu, à passer leurs diplômes pour se recycler en entraineurs de haut niveau?
Medhi Benatia aurait pu. Mais il a choisi un autre chemin, et c’est tant mieux pour lui puisqu’il est aujourd’hui conseiller sportif (équivalent de directeur technique) du président de Marseille, l’un des plus grands clubs en France.
C’est à peu près tout. On ne vous parle pas du pauvre Ouaddou, dont le passage par Oujda a été un désastre, tant pour lui que pour le club, aujourd’hui relégué en D2…