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Hooliganisme à la marocaine: à quand la tolérance zéro?

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Sanctionner les clubs et les mauvais supporters est le seul moyen de les responsabiliser. Ils ont des devoirs. Ce qui se passe à l’intérieur du stade fait partie de leurs responsabilités.
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Ce qui s’est passé il y a quelques jours, lors du match en retard FAR–WAC (3-1) ne doit pas passé sous silence. Même si les Militaires recevaient, le match a eu lieu à Kénitra, donc sur «terrain neutre», et sans les supporteurs adverses, interdits de déplacement par crainte de débordements.

Mais ni le terrain neutre, ni la victoire des «locaux», ni l’absence des fans adverses, rien de tout cela n’a empêché les débordements en fin de match. Des débordements qui ont commencé au stade municipal de Kénitra, se sont poursuivis dans la ville, mais aussi sur la route de Rabat, y compris à l’intérieur du TNR assurant la liaison entre les deux villes voisines.

C’est tout de même un comble. Que faut-il donc pour empêcher cette «fawda», cette violente gratuite qui devient récurrente? Pour commencer, il faut arrêter de la normaliser, c’est-à-dire de l’accepter sans broncher.

Bien sûr, cette violence est un phénomène de société qui déborde du seul cadre du football. Et qui n’est pas propre au Maroc. Mais ce n’est pas une raison pour croiser les bras et ne rien faire.

Ce n’est pas seulement le problème des autorités publiques. Il faut d’abord responsabiliser les clubs et les supporters. Et pour cela, i y a des règles simples à adopter. Il suffit de regarder ce qui se fait ailleurs.

Quand le «chaghab», c’est-à-dire la violence a lieu à l’intérieur du stade, la responsabilité du club organisateur (celui qui reçoit) est engagée. Il doit être sanctionné: selon les cas, cela peut aller du match à huis clos ou sur terrain neutre, jusqu’au retrait de points.

Au Maroc, le retrait de points n’existe pas. On va devoir l’envisager. C’est le seul moyen d’obliger les clubs à établir de vrais canaux de communication avec leurs supporters et de tenter de les contrôler un tant soit peu.

Au Maroc, on entend souvent les clubs dire: «On ne connait pas les fauteurs de troubles, on ne peut rien faire». Il faut en finir avec ce discours défaitiste. On peut faire appel à la vidéosurveillance, on peut engager des «stadiers» et des agents de sécurité supplémentaires. Tout cela doit intégrer le budget de fonctionnement d’un club dit professionnel. Il y a un cahier de charges à mettre à niveau et à respecter.

Et, avant tout, le club doit établir un lien social avec son public, il doit l’appréhender et le connaitre. Parce qu’il est un peu sa famille. Ce lien social est une nécessité.

L’AS FAR n’est pas le seul ciblé, le Raja et le Wydad aussi, parce qu’ils ont un «peuple» qui les suit à domicile ou en déplacement. Mais tous les autres clubs sont concernés. Parce qu’on a déjà vu des matchs de Botola disputés devant une petite centaine de personnes et finir, malgré tout, en pugilat et règlements de compte.

L’interdiction de stade (qui peut être temporaire ou définitive), par exemple, est une mesure absolument nécessaire pour éloigner les voyous des stades. Là encore, certains vont nous dire: «Mais on ne contrôle pas la billetterie, le dispositif à l’entrée du stade». Eh bien, il est temps de contrôler tout cela, ou d’y contribuer.

En bref, sanctionner les clubs et les mauvais supporters est le seul moyen de les responsabiliser. Ils ont des devoirs. Ce qui se passe à l’intérieur du stade fait partie de leurs responsabilités.

Quant à la violence à l’extérieur, c’est une autre affaire qui engage, effectivement, d’autres intervenants et d’autres responsabilités. Mais commençons par le commencement: le stade et ses principaux acteurs, c’est à dire les clubs et les supporters, sans oublier les joueurs, dirigeants ou staffs techniques, dont certains comportements sont loin d’être exemplaires.

A bon entendeur.

Par Footix marocain
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