La CAN a fini par désigner son vainqueur, un beau champion dans une des plus belles compétitions jamais organisées en Afrique. La Côte d’Ivoire a mis les petits plats dans les grands pour montrer la capacité du continent à être au rendez-vous des grands événements internationaux. Elle a prouvé que les qualités d’abnégation, de résilience, de détermination et d’esprit collectif sont aussi et avant tout des valeurs africaines à remettre au goût du jour. C’est une fierté pour tous les Africains et prometteur pour ceux qui aspirent à faire de l’Afrique la destination touristique de demain. Tous ceux qui ont visité Abidjan ou San Pédro, pour les Marocains, se sont félicités de l’accueil, de la générosité et de la joie de vivre qu’ils ont ressenti tout au long de leur séjour.
Sur le plan sportif, les Marocains sont revenus un peu déçu de la prestation de l’équipe nationale marocaine, ultra favorite du tournoi compte tenu de son brillant parcours lors du mondial 2022.
Pas question de refaire le match, la défaite face à l’Afrique du Sud est actée et elle est méritée. L’histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Cette maxime rappelle aux plus anciens d’entre nous un épisode douloureux de l’athlétisme marocain. En 1972, lors des Jeux Olympiques de Munich, Haddou Jaddour, un des plus brillants athlètes de l’histoire de ce sport au Maroc, a raté la médaille d’Or du 5.000m. Pour une raison bien simple il ne s’est pas présenté à la finale parce qu’il ne connaissait pas l’heure de la confrontation. C’est passé sous silence au niveau de la fédération et c’est finalement le tunisien Gammoudi qui sera consacré champion Olympique. Haddou Jaddour l’avait battu régulièrement depuis deux ans sur toutes les surfaces: Cross-Country, pistes etc. Il aurait pu devenir le premier champion olympique marocain avant Nawal El Moutawakil et Said Aouita. Mais que voulez-vous, l’histoire s’écrit par les vainqueurs.
C’est la Côte d’Ivoire qui ajoutera une étoile à son maillot et c’est tout à fait mérité tant cette équipe a montré comme qualités depuis leur grosse défaite en phase de groupes face à la Guinée Equatoriale (4-0).
En ce qui concerne l’équipe nationale marocaine et les raisons de son échec, tout ou presque a été dit et donc il faut passer à autre chose. La Fédération royale marocaine de football (FRMF) a fait son job, et sa direction technique a pris les décisions qui s’imposent. Certaines ont été officialisées, maintien du staff entre autres, d’autres non. Elles relèvent d’un plan d’action confidentiel à déployer pour faire face aux prochains défis: qualifications au prochain mondial 2026 et préparation de la CAN 2025 prévue au Maroc.
Il y a un point sur lequel il faudrait peut-être revenir. Il concerne les médias, notamment étrangers qui se sont acharnés sur le Maroc et sa prétendue influence sur toutes les coulisses de la CAF. Ceux qui ont consacré le plus d’émissions sur le sujet ce sont incontestablement les médias algériens, le nom de M. Lekjaa y est statistiquement plus souvent prononcé que celui de leur propre président et que celui de leur tout puissant Général en chef de l’armée. C’est dire l’impact qu’ils ont voulu donner à cette calomnie et le peu que l’on puisse dire c’est qu’ils ont réussi. Les médias algériens ont été repris par leurs collègues tunisiens, normal, ils cherchent aussi à plaire à leurs dirigeants actuels, aux Égyptiens et également aux Français. Un célèbre quotidien français a repris cette calomnie sans aucune précaution et sans retenue.
Le grand précurseur de cette nouvelle politique médiatique au niveau du sport, c’est le sinistre Hafid Derradji. C’est lui qui a compris que les Algériens ne se mobiliseront jamais contre le Maroc pour la question du Sahara marocain et que pour se faire la corde sensible du football était celle qu’il fallait titiller. Il a commencé en pronostiquant l’attribution de la CAN 2025 au Maroc, bien avant la date d’attribution. Il voulait préparer les Algériens à une défaite, en l’attribuant aux coulisses et non aux conditions objectives qui l’ont imposé.
Pour organiser une compétition et la réussir, plusieurs conditions doivent être réunies. D’abord, il faut des stades, ça c’est une évidence, les Algériens ont en fait construire à la va vite, des stades quasi aux normes, par des entreprises et des ouvriers étrangers. Ensuite, il y a tout le reste, les hôtels, une tradition d’hospitalité, des restaurants, des produits de première nécessité disponible, le lait par exemple et surtout la capacité d’organiser des événements festifs. La seule compétence développée dans le domaine de l’événementiel par nos voisins a été les meetings politiques. On a vu comment la cérémonie d’ouverture du CHAN a été utilisée pour faire parler le plus controversé des petits enfants de Mandela. Il est quasi banni par sa famille avec laquelle il a eu maille à partir sur plusieurs sujets.
Ce n’est pas resté sans effet sur les joueurs marocains et sur leurs prestations sur le terrain. On les a vu timorés, évitant les contacts et surtout nerveux. Victime d’au moins une erreur d’arbitrage face à l’Afrique du Sud, un pénalty flagrant à 0-0 qui aurait pu changer la donne, ils sont restés en-dedans.
Du coup, il semble qu’il y a un autre enseignement à tirer de cette campagne ivoirienne ratée, c’est celui de la protection médiatique des joueurs. Ce n’est pas le plus important mais il marque l’esprit d’un jeune homme au maximum trentenaire. La présence des mamans au Qatar avait boosté les joueurs et permis des miracles, ça n’avait rien avoir avec le football mais beaucoup avec sa psychologie, la calomnie qui accompagne le Maroc depuis plusieurs mois n’est pas restée sans effet. Ce n’est pas ça qui explique la défaite des Lions, on est tous d’accord là-dessus.