Si l’eau couvre à peu près 70% de la surface de la terre, le reste est certainement couvert par M’bark Boussoufa. Si les Français reprennent cette citation pour décrire l’effort de N’golo Kanté sur le terrain, c’est peu dire par rapport à l’effort fourni par M’bark Boussoufa et ses 32 ans durant la CAN 2017, lors de laquelle il a mis tout le monde d’accord. Le petit numéro 14 est le véritable patron de cette équipe qui a conquis les Marocains, et il a dévoilé son état d’esprit (dont parlait Renard avant la CAN) au grand jour.
Pour sa 3e CAN, Boussoufa s’est rendu justice lui-même. Souvent critiqué par les supporters sur les réseaux sociaux, et toujours titularisé par les différents sélectionneurs qui se sont succédé depuis 2008. Il avait fait ses débuts deux ans plus tôt, lors du fameux match amical face aux USA, à Nashville où près de 40.000 Marocains avaient assisté à la victoire des Lions 0-1, et la naissance d’un prodige qui portait le 14 de Salaheddine Bassir.
Alors qu’il a toujours évolué en véritable meneur de jeu, pour cette CAN, Hervé Renard a choisi de l’employer en véritable relayeur juste pour compléter Karim El Ahmadi. Ce dernier récupérait le ballon, le passait à M’bark qui savait quoi en faire. Après un premier match difficile, perdu face à la RD Congo, Boussoufa a pourtant été élu homme du match.
L’homme était partout, à la récupération et à la relance. À la finition, et dans plusieurs cas, on le retrouvait au tout début de l’action pour le voir ensuite mettre le pied pour la dernière touche. Plus que ça, le petit homme devient grand quand il secoue ses coéquipiers et les pousse à se donner au maximum en donnant l'exemple sur le terrain par sa combativité hors du commun.
Boussoufa a été l’élément clef et son positionnement (plus reculé) a été la touche spéciale Renard qui lui a rendu tout son éclat, du haut de ses 32 ans, il a bataillé au vrai sens du terme. Stephen King disait que «l’avantage de vieillir c’est de ne plus avoir peur de mourir jeune». Le football de Boussoufa a dépassé cette phase, Boussoufa, plus il vieillit plus il est bon, et à l’inverse du vin, il ne devient pas excessivement cher en se faisant de plus en plus rare. Disponible pour ses coéquipiers à la recherche de solutions, il prend des risques avec des frappes enroulées lointaines … qui finissent souvent sur la transversale.