Ceux qui ont vu cette finale retour de la C3, hier soir, entre le Zamalek et la RSB (1-0), ont probablement dû comprendre, dès le coup d’envoi, que les Marocains n’allaient pas en sortir indemnes. Au-delà de l’ambiance impressionnante du stade, l’inquiétude est tout de suite venue du repli total des hommes de Chaâbani, recroquevillés dans leur surface et pilonnés de toutes parts.
Berkane ressemblait à ce boxeur coincé dans un coin du ring et qui continuait de subir, sans riposter, une pluie de coups assénés par son adversaire…
On le sait depuis quelque temps déjà, on ne peut plus jouer comme cela. C’est suicidaire parce qu’on craque fatalement, et rapidement. Un but dans le jeu ou sur balle arrêté (coup franc, corner, pénalty), un carton rouge… Quand on s’enferme d’emblée à l’intérieur de sa surface, on se fait hara-kiri. Et c’est ce qui est arrivé.
Alors le débat restera ouvert quant à savoir pourquoi les Marocains ont joué ou plutôt déjoué comme ça: consignes de l’entraineur ou crise-panique devant l’ambiance du stade et la pression immédiate de l’adversaire? Ou un peu des deux à la fois?
Peu importe en fin de compte. Berkane a perdu devant un adversaire qui lui était probablement supérieur. D’un cheveu ou d’un poil, mais au-dessus. Sur les deux matchs, le Zamalek n’a pas volé sa victoire finale. Les Egyptiens ont laissé une meilleure impression, surtout sur le plan offensif où ils arrivaient assez souvent à créer des différences et à apporter le surnombre. En bref, ils avaient les arguments et ont su mettre les ingrédients pour gagner la finale.
Bien sûr, on peut toujours gloser sur un possible pénalty non sifflé pour les «Oranges». Mais il aurait fallu le transformer, ce pénalty. Et il aurait fallu tenir le 1-1 jusqu’au bout, ou plier le match en faisant le break. Ce qui parait très improbable, étant donné les conditions du match…
En réalité, seul un miracle pouvait tirer nos représentants d’affaire. Et ce miracle n’a pas eu lieu.
Certains vont dire que le but à l’extérieur marqué par le Zamalek aura été décisif. C’est faux. Ce qui a perdu la RSB, c’est d’avoir voulu jouer le 0-0 et d’avoir garé un bus devant son gardien. Avec une entame catastrophique. Mais peut-être qu’ils n’avaient pas le choix, que c’était plus fort qu’eux et qu’ils n’avaient pas les moyens de jouer leur jeu. On revient alors à la théorie de la supériorité de l’adversaire. Sur deux matchs, c’est toujours le plus fort et le mieux armé qui passe. Et ça, il va falloir le comprendre et l’accepter.
Un petit mot sur cette règle des deux matchs. Si elle sourit souvent au plus fort, elle tue malheureusement le jeu. Regardez le match aller de la finale de C1, entre l’Espérance et Al-Ahly (0-0), joué vendredi dernier. Un non-match où même les fans des deux clubs ont dû compter les mouches, tant il ne se passait rien sur le terrain. Alors que dire des amoureux du jeu et des spectateurs neutres qui voulaient simplement profiter d’un bon match de foot…
Pour revenir à cette finale de C3 perdue par la RSB, il faut malgré tout saluer le courage des Berkanis. C’est leur quatrième finale depuis 2019, ce qui est remarquable. Et en 2019, rappelons-nous, ils avaient déjà cédé face à ce même Zamalek (1-0, 0-1, tirs au but favorables aux Egyptiens) alors qu’ils n’avaient pas encaissé ce fameux but qui compte double…