Le tirage au sort du Mondial 2026, dévoilé vendredi au Kennedy Center de Washington, a offert au Maroc un parfum de déjà-vu. Dans ce groupe C où figurent également Haïti, deux noms réveillent immédiatement la mémoire collective: le Brésil et l’Écosse. Deux adversaires que les Lions de l’Atlas avaient croisés en 1998, lors d’une Coupe du monde restée gravée dans l’histoire du football marocain.
Vingt-huit ans ont passé, mais l’empreinte de France 98 demeure. Pour toute une génération, ce Mondial-là symbolise une aventure brillante, terminée pourtant sur une amertume encore vive. Et voilà que le destin se plaît à ramener le Maroc sur les traces de ce passé, presque comme s’il offrait une forme de continuité, voire une réparation symbolique.
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En 1998, le Maroc d’Henri Michel avait affronté un Brésil impérial, champion du monde en titre, et une Écosse accrocheuse contre laquelle les Lions avaient signé l’une des plus belles victoires de leur histoire (3-0). Ces images appartiennent à un patrimoine affectif que le public marocain n’a jamais oublié.
Le contexte a changé, le football aussi. Pourtant, la charge émotionnelle demeure intacte. Retrouver le Brésil près de trente ans après France 98 reste un événement fort en symboles. Et recroiser l’Écosse, c’est se replonger dans cette soirée où tout semblait possible, avant que le destin ne bascule ailleurs, à Marseille. Là-bas, au même moment, la Norvège renversait un Brésil que personne ne voyait tomber. Un penalty en fin de match, un 2-1 inattendu, et soudain le Maroc se retrouvait écarté malgré ses quatre points et une différence de buts pourtant favorable.
Cette fois, le scénario s’écrit sur une page blanche, au cœur d’une Coupe du monde à 48 équipes, organisée dans trois pays et étalée sur 104 matchs. Le Maroc arrive avec un statut bien différent: celui d’une nation respectée, installée durablement dans le top 15 mondial, portée par l’élan du Mondial Qatar 2022.
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Pour les joueurs comme pour les supporters, ce groupe a une saveur particulière. Il réveille les souvenirs, mais il ouvre surtout un horizon. Car si l’histoire ne se répète jamais vraiment, elle offre parfois de curieux clins d’œil. Et celui-ci, au moment où les Lions de l’Atlas s’apprêtent à disputer un nouveau Mondial, résonne comme une invitation à écrire la suite.
Vingt-huit ans après, l’occasion est belle, peut-être unique, de transformer une mémoire blessée en victoire accomplie. Une plaie qui, enfin, pourrait se refermer.






