Algérie: quand Belmadi déçoit les médias à la solde de la junte militaire

Djamel Belmadi, sélectionneur de l'équipe algérienne de football.

Djamel Belmadi, sélectionneur de l'équipe algérienne de football. . DR

Sans doute les responsables du football algérien, dont l’entraineur Djamel Belmadi, étaient-ils attendus avec grand enthousiasme et une délectation complice par des médias hostiles au Maroc. Mal leur en a pris, leurs espoirs ont fait pschitt. Explications.

Le 02/09/2021 à 08h28, mis à jour le 02/09/2021 à 08h53

L’entraineur de la sélection algérienne de football, Djamel Belmadi, a donné, ce mercredi 1er septembre, une conférence de presse destinée à éclairer l’opinion publique sur les préparations pour le match contre le Burkina Faso comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde de football. Les propos du coach des Fennecs ont été minutieusement scrutés par une certaine presse algérienne.

Et pour cause, le match Burkina Faso-Algérie aura lieu, le 7 septembre prochain, au Grand Stade de Marrakech. C’est d’autant plus le fait que cette rencontre aura lieu au Maroc qui a suscité l’intérêt des médias algériens, connus pour leurs accointances avec le régime militaire, beaucoup plus que l’aspect purement sportif. Ainsi, ces caisses de résonnance de la junte au pouvoir ont essuyé un grand revers. Guettant une déclaration incendiaire de Belmadi au sujet du Maroc, ils ont été déçus. 

Dans un article intitulé «Équipe nationale: Belmadi parle du Maroc et de Djamel Bensmaïl», un média algérien regrette apparemment les propos du coach: «L’état de la pelouse du stade de Marrakech n’est pas aussi top qu’on peut l’imaginer, mais je pense qu’elle est beaucoup mieux. Je ne compare pas avec celle de Tchaker qui est du même niveau que celles qu’on peut trouver dans tous les autres pays auxquels on a enlevé la possibilité de jouer à domicile». 

Ce média, qui qualifie le Maroc de «ce pays», a beau tenter de rappeler la rupture des relations entre les deux voisins, en vain. Car l'entraîneur qui, au passage, qualifie l’absence d’infrastructures adéquates dans son propre pays de «sabotage», fait montre de bon sens. «On va jouer au Maroc avec tout ce que ça comporte, notamment ce que je constate aussi comme vous, le problème qui, normalement, n’est pas censé être. Ce problème politique est-ce qu’il va influer sur le match? Normalement non, il y a des gens qui devront être assidus et contrôler tout ça. On y va avec beaucoup d’espoir, beaucoup d’ambition sans se prendre la tête, de toute manière ça ne sert à rien, et sans paranoïa excessive. On va faire un match chez le pays voisin, inchallah il va nous accueillir comme il se doit», dit-il. 

Un autre journal, spécialiste dans les Unes à charge contre le Royaume, a carrément choisi de faire l’impasse sur les déclarations de Belmadi relatives au match des Fennecs à Marrakech. C’est tellement à rebours de la propagande du régime qu’il vaut mieux botter en touche.

N’en déplaise aux chibanis qui composent la junte militaire qui dirige l’Algérie, l’équipe algérienne de football et son staff seront très bien accueillis par les Marocains qui ne vouent aucune haine au peuple algérien. Bien au contraire, la haine gangrène le cerveau des généraux qui diffusent à longueur de journée des intox sur le Royaume qui n’intéressent pas le peuple algérien.

Les Fennecs se sentiront tellement bien à Marrakech qu’ils auront l’impression de jouer à domicile. La junte pourra toujours crier, ensuite, à un complot «maroco-sioniste» pour diviser les Algériens. Triste et lamentable!

Par Abdelkader El-Aine
Le 02/09/2021 à 08h28, mis à jour le 02/09/2021 à 08h53