Le match Berkane – Touarga (1-1), disputé ce weekend, ne restera pas dans les annales. Les locaux avaient besoin d’un petit point pour devenir champions. Alors ils ont pris ce petit point, sans plus.
Bien sûr, on a connu des célébrations plus spectaculaires, avec plus de panache, à la fois sur le terrain et en dehors. Demandez au Raja, aux FAR, au WAC, qui ont gagné les dernières éditions du championnat. Même le FUS de Rabat, club à la réputation plutôt «froide», a mis plus de folie l’année où il est devenu champion du Maroc, avec un certain Walid Regragui sur le banc de touche.
Rien de tout cela à Berkane. La RSB a exactement fait ce qu’il fallait, ce dont elle avait besoin, le service minimum. Et rideau, merci.
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Impossible, pourtant, de passer l’exploit de cette équipe sous silence. Oui, exploit. Parce qu’il devient de plus en plus rare dans le football moderne, pour un club représentant une ville de taille moyenne, de décrocher le jackpot. Pour gagner, il faut que toute la ville, voire toute la région, pousse dans le même sens.
Ce titre, la RSB a commencé à le construire dès la saison dernière, quand les dirigeants sont allés chercher l’excellent Chaabani, ancien de l’Espérance de Tunis, pour conduire l’équipe. Ils en ont profité pour renouveler une partie de leur effectif, solide mais vieillissant. Ils ont eu, en plus, la bonne idée de continuer de bosser en misant sur la stabilité du staff technique.
Au dernier mercato, ils ont fait un recrutement hyper ciblé. Après une année de «rodage», Moïne Chaabani savait ce qui lui manquait encore pour compléter son puzzle: un gardien pour commencer, le genre qui peut vous faire gagner des points à lui seul. Ça sera Munir, le numéro 2 des Lions de l’Atlas, qui n’a encaissé que 10 petits buts en 25 matchs. Un gardien de classe internationale à la tête d’une défense de fer emmenée par le très fiable (et fidèle) Dayo.
Maintenant, regardons les chiffres. Au rayon des joueurs décisifs sur le plan offensif, buteurs et/ou passeurs, on trouve essentiellement des garçons recrutés la saison dernière (Lamlioui et Mehri), qui ont donc profité de la stabilité technique pour progresser. On vous le disait plus haut, la mise en route a commencé la saison dernière, déjà.
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Maintenant, est-ce que Berkane a été calibré pour gagner la Botola dès cette saison ? Cela se discute. Au coup d’envoi du championnat, la RSB n’avait que le troisième effectif du GNF1, avec une valeur marchande de 11,93 millions d’euros (d’après le site de référence mondiale «transfermarkt»).
Le Wydad (16,5) et les FAR (12,5) étaient mieux outillés. Mieux encore: aucun joueur de la RSB n’est côté à un million d’euros, toujours d’après la même source-référence.
En d’autres termes, Berkane n’avait pas forcément le meilleur effectif, ni la plus grande probabilité de gagner ce championnat. Sur le papier, le WAC, les FAR, voire le Raja, champion sortant, semblaient mieux outillés. C’est pourtant les représentants de la cité des clémentines qui ont raflé la mise, et en réglant l’affaire dès la 25ème journée. Ce qui est très précoce.
C’est dire si ce sacre ne souffre d’aucune contestation possible. Bravo à toutes les composantes de ce club qui a, depuis quelques années déjà, fait son entrée dans le club très fermé des grands d’Afrique (quatre finales de C3, dont deux gagnées, depuis 2020).
Hâte de retrouver cette belle équipe, ce beau groupe au collectif si bien huilé, dans la reine des compétitions continentales: la C1 africaine. En attendant, ils ont encore cinq matchs de Botola pour se faire plaisir et célébrer comme il se doit un titre plus que mérité.
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