Jetons un coup d’œil au classement de la Botola à 7 journées de la fin. Nous avons Berkane qui caracole en tête avec 15 points d’avance et qui peut être sacré dès la prochaine journée (en cas de victoire de la RSB, combinée à une défaite du WAC).
En bas du classement, Mohammedia et Tétouan n’ont pratiquement jamais quitté les deux dernières places depuis la première journée ou presque.
Nous avons donc un championnat qui est déjà à peu près «tué» alors qu’il est loin d’être fini. Du moment que l’on sait qui va gagner et qui va «tomber». Y a-t-il donc moyen de s’intéresser à cette fin de saison ?
Voyons : partout dans le monde, on a trouvé des astuces pour préserver l’intérêt des championnats domestiques. Certains ont adopté le système des play-offs, tant pour le titre et les places d’honneur que pour les relégations.
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D’autres ont décidé de réduire le nombre de clubs, de gonfler les primes accordées aux équipes selon le classement final. En Europe, ils ont même inventé la C4 (ou UCL pour UEFA conference league) pour motiver les clubs de second rang.
Partout, l’idée est que toutes les équipes se donnent à fond et jusqu’au bout: qui pour décrocher une qualification aux compétitions continentales, qui pour éviter une relégation.
Ces remaniements ont été rendus nécessaires parce que le football draine beaucoup plus d’argent que par le passé. Pour attirer les sponsors, les championnats locaux doivent être boostés. Le public a besoin de suspens, d’émotion, de rebondissements. Comme face à un thriller ou une série à grande diffusion.
Rien de tout cela n’est possible quand les clubs arrêtent de jouer, faute de motivation sportive et/ou financière.
Au Maroc, on ne se bat plus uniquement pour le titre, mais aussi pour le podium et même la 4ème place. Heureusement. Parce qu’il fut un temps où les clubs marocains ne participaient à aucune compétition internationale.
Reste le problème de la relégation. Certains clubs assurent rapidement leur maintien et, faute de motivation, terminent en roue libre. Ils sont à arrêt, ce qui fausse toute la compétition. Rien que la saison dernière, le Chabab de Mohammedia a fait une fin de saison catastrophique qui aurait du directement l’envoyer en 2ème division. Il n’en fut rien.
Le Chabab s’est maintenu sans être inquiété le moins du monde.
Restons sur la saison dernière et remarquons que Soualem a fini 13ème, au terme d’un parcours chaotique. En jouant les barrages, Mohammedia comme Soualem auraient peut-être (logiquement) perdu leurs places au profit du Kawkab, de l’USMO ou de Dcheira, auteurs d’un beau parcours en Botola 2. Ou alors ils se seraient maintenus, mais en se remettant en cause.
Un an plus tard, bis repetita. Le Chabab a déjà signé son retour à l’étage inférieur, et s’apprête à battre le record de l’équipe la plus faible de l’histoire de l’élite (4 petits points récoltés en 23 matchs, difficile de faire pire). Quant à Soualem, ils n’ont presque pas bougé, passant de la 13ème à la 14ème.
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En Botola 2, les mêmes qui auraient du ou pu «monter» il y a un an sont encore là : le Kawkab caracole en tête alors que Dcheira, l’USMO, le Stade marocain et Béni Mellal restent dans la course.
Cela fait donc au moins un an que les uns méritaient de tomber et les autres de monter. Un an de perdu, donc, pour les Botola 1 et 2.
Que veut dire tout cela ? Que le système des barrages décidé à l’intersaison s’imposait de toute urgence. Inutile d’en dire plus.
Moralité: on ne revient pas sur une décision dument validée en début de saison, a fortiori quand elle est bonne !
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