Il faut quand même parler de la programmation des matchs de la Botola. Elle donne souvent l’impression d’être aléatoire, comme au bon vieux temps du football amateur. C’est pourtant un des leviers les plus importants pour améliorer le produit national. On ne programme pas les matchs comme des bouche-trous. Ce qui compte, ce n’est pas de tout «caser» et merci au revoir.
Tous les matchs et tous les clubs ne sont pas égaux devant le public et les sponsors. La programmation privilégie les matchs au sommet, impliquant les clubs les plus populaires. Ces matchs attirent les sponsors et le public. D’où le choix de les programmer aux heures de grande écoute. Ce qui est, au passage, le meilleur moyen de faire la promotion d’un championnat.
Samedi soir, et pendant que le prime time espagnol nous proposait un match du Barça, leader de la Liga, le prime time marocain nous offrait un obscur Soualem–Touarga. 0-0, un match nul sur toute la ligne, pour lequel les deux équipes méritaient zéro point. Entre le festival d’approximations techniques, l’absence de rythme et de toute envie de gagner…
C’est simple: à la mi-temps déjà, on aurait aimé que l’arbitre siffle la fin de la partie. Ne serait-ce que pour abréger les souffrances des 22 acteurs sur l’aire de jeu.
Ajoutez à cela des gradins presque déserts, et donc une ambiance morose, digne d’un enterrement, et vous avez un produit affligeant que même les amoureux de Soualem et Touarga ont certainement eu du mal à suivre jusqu’au bout. Pour celui qui découvre la Botola, avec cette affiche affligeante en prime time, le résultat est donc catastrophique. Et on ne parle même pas du retour très faible au niveau des sponsors et des diffuseurs.
Alors, pourquoi avoir programmé ce Soualem–Touarga un samedi soir? La question se pose parce que, un peu plus tôt dans la journée, un vrai choc était au programme: Wydad–El Jadida (4-1). Avec des buts, du spectacle, un stade bien rempli, bref un bon produit capable d’attirer les téléspectateurs.
En plus, un FAR–Berkane (1-1), programmé dimanche après-midi, aurait pu être avancé samedi soir. C’est un sommet de la Botola Pro. Regardez encore une fois la Liga, le «prime» ira toujours au Barça, au Real et à l’Atletico, jamais à un Leganes-Valladolid ou Getafe–Alavés.
Au Maroc, le «prime» du samedi soir ou du dimanche soir doit être réservé aux clubs les plus suivis du championnat: les deux géants casablancais (Raja et Wydad), à un degré moindre les FAR et Berkane. Point à la ligne.
Ce n’est pas qu’une question de marketing, mais de logique sportive. Les deux sont liées. Et en dérogeant à ces règles, on ne rend pas service au football marocain.
Pendant qu’Arryadia diffusait le triste Soualem–Touarga, l’événement était ailleurs, au stade municipal de Kénitra, où le KAC recevait l’OCK (5-1) dans un stade plein à craquer. Sur le plan sportif, mais aussi marketing, ce sommet de GNF2 avait beaucoup plus d’arguments…