Essayons d’examiner cette folie d’un peu plus près. Après six journées, le leader s’appelle l’Ittihad de Tanger. Pardon? Oui, on parle bien de cette équipe instable, qui a cravaché pour sauver sa peau la saison dernière. Et qui est censée jouer le maintien, sans plus.
Le plus beau, c’est que le classement actuel de l’IRT ne souffre d’aucune contestation. Les Tangérois ont déjà affronté la plupart des gros bras (FAR, Raja, FUS, Berkane), et ont joué quatre fois à l’extérieur (contre deux à domicile). Hier encore, ils ont ramené une belle victoire de Safi (3-2).
Avec un calendrier très compliqué, cette équipe pouvait se retrouver tout en bas du classement. La voilà tout en haut! Il ne faut peut-être pas s’emballer si vite, si tôt dans la saison. Bien des choses peuvent changer en cours de route.
Mais bravo déjà pour cette entame inattendue, avec un effectif essentiellement composé de trentenaires, et bien soudé autour de l’entraineur Hilal Et-Tair, qui a souvent eu de bons résultats.
Et derrière Tanger, il y a une deuxième équipe «inattendue» qui n’a pas encore connu la défaite et qui nous fait un joli début de championnat: Touarga, 5ème à un petit point seulement du podium. Qui l’eut cru?
Cette compétition nage dans l’irrationalité. On a l’impression que tout peut arriver, le meilleur comme le pire.
Au soir de la 5ème journée, déjà, quatre entraineurs étaient virés. Soit un par journée, ou presque. On a l’impression qu’ils tombent comme des mouches, au moindre coup de vent. Par comparaison, la Ligue 1 française a attendu la 8ème journée pour virer son premier entraineur. Goûtez la différence!
Et encore, parmi les entraineurs «remerciés», on note avec surprise le nom de C. Michniewicz, qui laisse pourtant les FAR sur le podium, avec la meilleure attaque, et surtout une belle qualification pour la phase de poules de la C1 africaine. Un stade de la compétition que les militaires n’avaient plus atteint depuis des lustres.
Le licenciement de Jorge Pixao (El Jadida) est tout aussi choquant. Les Jdidis font leur apprentissage de l’élite et présentent un bilan comptable plutôt équilibré. Alors pourquoi?
Continuons notre exploration de l’irrationalité de ce championnat (qui fait aussi partie de son charme, n’en doutons point !). On ne compte plus le nombre de matchs qui se jouent à huis clos ou sur terrain neutre. Au point que l’on ne sait qui reçoit qui, la notion même de jouer à domicile ou en déplacement ayant perdu tout son sens.
Allez, on arrête là. Ce championnat regorge de situations folles et inédites. Nous n’en sommes qu’à la 6ème journée, la saison est encore longue…