En fin de contrat au 30 juin, le joueur aux 743 matches disputés sous le maillot du club munichois (pour 247 buts) ne fait pas de mystère: oui, écrit-il dans un message posté samedi matin sur ses réseaux sociaux, il aurait bien aimé poursuivre encore une saison.
Mais l’attaquant ajoute que la direction du club a «délibérément» décidé de ne pas le prolonger au-delà du Mondial des clubs (15 juin-13 juillet), qui sera sa dernière compétition avec le Bayern. «Même si cela ne correspond pas à mes souhaits personnels, il est important que le club suive ses convictions», reconnaît-il.
Le Bayern évoque de son côté, par la voix du président de son directoire Jan-Christian Dreesen, une «solution commune».
Double vainqueur de la Ligue des champions (2013, 2020), douze fois champion d’Allemagne (2010, puis de 2013 à 2023) et six fois vainqueur de la Coupe d’Allemagne, Thomas Müller est une véritable légende du club, réussissant se faire un prénom dans un club où un autre Müller, Gerd, a marqué les premiers triomphes dans les années 1960 et 1970.
Müller est adulé par le public munichois, comme en témoigne la poussée de décibels à chaque annonce de son nom par le speaker de l’Allianz Arena.
Pour autant, ce statut ne lui aura pas accordé de passe-droit, alors qu’il a passé de plus en plus de temps sur le banc ces deux dernières saisons. Et son départ, comme celui annoncé pour l’été 2026 de Manuel Neuer -le gardien de but et capitaine a obtenu une saison de plus- marquent la fin d’une époque au Bayern.
Le rêve d’une dernière «Finale dahoam»
Joueur le plus utilisé dans l’histoire du club, Thomas Müller a passé toute sa carrière au Bayern. Né le 13 septembre 1989 à Weilheim in Oberbayern, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Munich, il a découvert le foot au TSV Pähl avant de rejoindre à l’âge de 10 ans le centre de formation du Bayern à l’été 2000.
Il joue son premier match en équipe première en août 2008, signe son premier contrat professionnel en février 2009.
En un quart de siècle, il n’a jamais fait d’infidélité à son club de toujours, un parcours atypique dans le football du XXIe siècle où les joueurs changent très régulièrement de clubs.
Une constance récompensée par une première Ligue des champions remportée en 2013 à Wembley contre le Borussia Dortmund (2-1), un an après la cruelle désillusion à domicile en finale contre Chelsea, battu aux tirs au but, lui qui avait déjà perdu la finale de 2010 contre l’Inter Milan.
Dans un stade vide à Lisbonne en raison du Covid-19, il décroche en août 2020 une seconde Ligue des champions en battant le Paris SG (1-0). Comme ses coéquipiers du Bayern, il rêve cette saison d’une nouvelle «Finale dahoam» (une finale à domicile en bavarois) alors que l’Allianz Arena sera le 31 mai prochain le théâtre du dénouement de la prestigieuse compétition.
En parallèle de son parcours avec le «Rekordmeister» munichois, Müller a également construit sa légende avec la Mannschaft, disputant son premier match en sélection le 3 mars 2010 contre l’Argentine à... l’Allianz Arena. Avec 131 sélections, il est le troisième Allemand le plus capé derrière Lothar Matthäus (150) et Miroslav Klose (137).
Quatre mois après sa première sélection, et à seulement 20 ans, il a terminé le Mondial-2010 en Afrique du Sud comme meilleur buteur avec cinq réalisations, succédant à Klose. Il atteint le summum en 2014 au Mondial brésilien, décrochant la quatrième étoile pour l’Allemagne (après 1954, 1974 et 1990).
Au Brésil, il inscrit à nouveau cinq buts dont un lors de la mythique demi-finale contre le pays hôte remportée 7 à 1, avant de dominer l’Argentine après prolongation (1-0) en finale au Maracana.
Müller a disputé ses dernières minutes sous le maillot de la Mannschaft en juillet 2024, un quart de finale cruellement perdu après prolongation à Stuttgart contre l’Espagne (2-1), futur lauréate de la compétition continentale.