Depuis que le général Chengriha, personnage central du pouvoir politique algérien, a touché tout sourire le trophée de la Coupe Arabe des sélections locales, l’Algérie du football est en chute libre. Les opposants au régime prennent un malin plaisir à utiliser ce détail amusant pour souligner le côté poisseux du véritable homme fort du pays.
À l’époque, la sélection algérienne avait le vent en poupe. Elle était championne d’Afrique, un titre glané sur les terres égyptiennes, et était considérée comme favorite de toutes les compétitions continentales. Depuis, c’est la descente aux enfers pour les Fennecs. Cette situation ne peut en aucun cas être attribuée à des considérations techniques, l’entraîneur champion d’Afrique, l’excellent Belmadi, était toujours aux commandes et il disposait d’une génération de joueurs doués et disciplinés. C’est l’environnement qui avait changé. Le nouveau régime, post Bouteflika, avait besoin de légitimité et voulait surfer sur les victoires de l’équipe nationale. C’est le contraire qui allait se produire, la pression politique n’est jamais bonne en football. Résultat, une triste 4ème place en phase de poules lors de l’édition de la CAN du Cameroun, avec 1 point au compteur, derrière la Côte d’Ivoire (7 pts) et surtout les modestes Guinée Équatoriale (6 pts) et la Sierra Leone (2 pts).
Plus tard, une humiliante élimination à domicile face au Cameroun au titre de la qualification au Mondial du Qatar en 2022. Humiliante parce que les joueurs avaient la qualification en poche, ils venaient d’égaliser à 3 minutes de la fin et devaient juste préserver le résultat pour quelques instants. Elle sera suivie d’une élimination à domicile en quart de finale de la CAN U17 face aux jeunes Marocains finalistes de la compétition. Les Lionceaux, après une brillante prestation à Alger ont éliminé le Mali en demi-finale, une équipe du Mali qui les éliminera en quart de finale de la Coupe du Monde 2023 en Indonésie. Un malheur n’arrive jamais seul, une nouvelle élimination en phase de poules de la CAN Côte d’Ivoire-2024, avec une nouvelle dernière place derrière l’Angola, le Burkina Faso et la Mauritanie, va désespérer les dirigeants politiques algériens.
Les régimes autocratiques ne supportent pas les défaites. Lorsqu’elles arrivent, ils cherchent des boucs émissaires, des adversaires fictifs et n’hésitent pas à rédiger les scénarios les plus cocasses. L’accumulation des déboires sportifs a fini par faire réagir le régime et sa propagande. Ils ont accusé l’arbitre du match face au Cameroun de corruption avec une rocambolesque histoire de rencontre entre Jamel Debbouze et Samuel Eto’o, le président de la fédération camerounaise, et ont fait croire que le match allait être rejoué pour réparer une supposée «injustice». C’était pour gagner du temps, ils avaient d’autres projets.
En fait, les autorités militaires ont pris conscience que, pour rayonner, à défaut de résultats, il fallait d’autres options. Ils ont choisi celle de l’organisation d’événements sportifs. Selon leurs critères, il suffisait d’investir des sommes considérables dans la construction d’enceintes sportives et d’infrastructures appropriées pour atteindre l’excellence, que les résultats sportifs leur refusaient.
La fédération algérienne s’est ainsi vu confier l’organisation du CHAN, une compétition réservée aux joueurs évoluant dans les championnats locaux. Cette manifestation était perçue comme un tremplin vers l’obtention de la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Conscients de la candidature probable du Maroc, ils y voyaient l’opportunité d’une revanche face au rival.
Cette rivalité, aussi vaine qu’improductive, n’a jamais trouvé d’écho au Maroc. Le royaume chérifien privilégie en effet l’émulation vertueuse plutôt que les manœuvres en coulisses. La philosophie marocaine repose sur l’idée que toute réussite doit être le fruit de la crédibilité, d’une stratégie gagnant-gagnant et non de relations souvent mafieuses.
L’échec sera spectaculaire. La fédération algérienne, malgré toute la bonne volonté de son président, sera incapable de rappeler à la raison les décideurs politiques. Pour des raisons d’égo et d’étroitesse d’esprit, ils ne respecteront pas le cahier des charges de la CAF. D’abord en refusant l’atterrissage à Alger de l’avion de la RAM, sponsor officiel des Lions de l’Atlas, ensuite en donnant la parole au petit-fils renié de la famille Mandela, chargé par la junte de prononcer un discours guerrier à l’encontre du Maroc lors de la cérémonie d’ouverture.
Ce comportement a eu le mérite de dévoiler les véritables intentions des gouvernants à Alger. La CAF, que la FIFA surveille de près depuis qu’elle a accumulé les déboires, ne pouvait pas se prêter à ce jeu. Patrice Motsepe, président en exercice, en homme responsable a su résister aux pressions politiques qui n’ont pas manqué dans son propre pays.
Le Maroc, par son sérieux et son ambition, a gagné la confiance de tous et a été désigné pour abriter la Coupe du Monde des clubs, un vrai succès sportif et populaire, la Coupe d’Afrique des Nations 2025, la Coupe du Monde 2030, 5 Coupes du Monde U17 et abrite régulièrement des matchs de fédérations africaines amies, liées par des conventions de partenariat fructueux.
Pour être au rendez-vous de l’ensemble de ces événements, un immense chantier est ouvert dans les principales villes du pays. Plus d’une quinzaine de stades sont soit en construction soit en rénovation aux normes les plus strictes. La FRMF communique régulièrement sur l’état d’avancement des projets et il est facile pour tout un chacun de constater que les travaux sont en cours 24/24 et avancent à grand pas. Le Maroc sera prêt, c’est une certitude. C’est le moment choisi par le régime algérien pour intimer l’ordre à ses médias de faire croire que la CAN sera retirée au Maroc pour être attribuée à l’Algérie. Ce régime n’est décidément jamais à court d’idées pour se couvrir de ridicule et ne craint pas d’être rattrapé par la réalité, normal il s’en est inventé une autre.