La victoire convaincante de l’Équipe nationale face à la Centrafrique a été largement commentée sur les réseaux sociaux. Sans trois de ces plus grosses vedettes, Hakim Ziyech, Noussair Mazraoui et Brahim Diaz, l’équipe a réalisé un sans-faute technique, tactique et au niveau de l’attitude. Elle a montré qu’elle avait de la ressource et c’est de bon augure.
Brahim Diaz, l’un des meilleurs joueurs actuels de l’équipe nationale marocaine, s’est particulièrement distingué. Il y a environ un mois, il était sorti sur blessure lors du match opposant son club, le Real Madrid, à la Real Sociedad à Saint-Sébastien. Il avait ressenti une douleur qui l’a obligé à abandonner ses camarades après vingt-trois minutes de jeu. Cette blessure est mal tombée pour l’équipe nationale et pour son club. Il était dans une forme éblouissante et venait de briller avec les Lions de l’Atlas en imposant son style, tout en finesse, agrémenté de dribbles dévastateurs.
Depuis, son club souffre de son absence. Il apportait de la qualité technique à l’attaque et une capacité à perforer les défenses les mieux regroupées avec une facilité déconcertante. Son style de jeu, basé sur les dribbles courts et la vitesse, ouvrait des espaces aux autres attaquants et contribuait à l’augmentation des opportunités et occasions de buts. La saison dernière, en 31 matchs, dont 18 en tant que titulaire, il a participé à 14 buts au Real, marquant 8 buts et délivrant 6 passes décisives. Seuls Jude Bellingham, avec 25 contributions dont 19 buts et 6 passes décisives, Vinícius Junior (15 buts et 5 passes décisives), et Rodrygo (10 buts et 5 passes décisives) ont fait mieux que lui, et encore, ils ont bénéficié de beaucoup plus de temps de jeu. Si l’on se réfère aux seules passes décisives, avec 6 assists, il est au même niveau que Bellingham et Luka Modrić; seuls Toni Kroos avec 8 passes et Federico Valverde, avec 7, font mieux. On parle tout de même de l’équipe qui a remporté le triplé Ligue des Champions-Liga-Supercoupe de l’UEFA. Son absence s’est faite sentir lors des derniers matchs du Real avec notamment une défaite inattendue face à Lille en Ligue des Champions (nouvelle formule).
Alors que son retour sur les pelouses était attendu pour fin novembre, il semble avoir retrouvé du tonus et recouvré de sa blessure. Tout indique qu’il sera à nouveau convoqué par son club pour les prochains matchs, probablement d’ici la fin du mois.
Il a également manqué à l’équipe nationale où il commence à trouver ses marques et des automatismes avec le reste des joueurs. Il fait partie de cette nouvelle et jeune génération dont on attend beaucoup lors des prochaines échéances africaines et mondiales. Il est jeune, talentueux et doté d’une expérience des grands matchs qui fait de lui un des leaders techniques de l’équipe, avant de devenir leader tout court. Pour cela, il a marqué les esprits cette semaine en rejoignant ses camarades à Oujda pour les encourager lors du premier match face à l’équipe de la République Centrafricaine. Un geste très apprécié par le staff technique, par ses coéquipiers et par le public qui lui a réservé une ovation à la hauteur de son immense talent.
Brahim Diaz fait partie de cette nouvelle génération de jeunes joueurs bien éduqués et disciplinés. Il est d’une simplicité déconcertante, d’un engagement généreux et dégage beaucoup de sympathie à travers un visage toujours souriant. Il est le prototype de joueur dont le Maroc a besoin pour continuer à profiter du soft power du football.
Le football c’est des performances mais aussi un rayonnement et une belle image à projeter sur le reste du monde. Une étude d’un ancien lauréat de l’Université Al Akhawayn, reprise sur les réseaux sociaux (Le Collimateur), a mesuré grâce à des algorithmes l’impact sur le Maroc du parcours de l’Équipe nationale lors de la Coupe du Monde 2022. Les résultats sont incroyables: les recherches en ligne sur des sujets non liés au sport ont augmenté de 400%. Elles concernent la cuisine, le tourisme, la culture; autant d’éléments importants lorsqu’il s’agit de développer le soft power du Maroc à l’international.
Ce n’était pas la première étude. Une autre réalisée par le Cabinet Carma, basé aux Émirats Arabes Unis, avait indiqué que «la visibilité du Maroc a augmenté de 277% dans les médias et que les messages sur les réseaux sociaux concernant le Maroc ont augmenté de 764%». Le rapport mentionne également une augmentation de la fréquentation des sites touristiques avec «une performance de +154% pour Tripadvisor Morocco». Cette visibilité est une bénédiction dont il faut maximiser les effets positifs et la transformer en levier d’influence. Rien ne doit venir perturber cet excédent de notoriété; l’arrivée d’un joueur avec la personnalité de Brahim Diaz consolide la bonne image véhiculée par les performances sportives. Il n’est pas seul à porter ce regain de notoriété positive: des joueurs comme Achraf Hakimi, Yassine Bounou, Eliesse Ben Seghir, Amir Richardson, Ilias Akhomach ou Bilal El Khannouss y contribuent également. Ils sont souriants, accessibles et chaleureux, à l’image du Maroc et de ses enfants.
La fierté d’appartenance doit s’accompagner de convivialité et de bonne humeur. Les bonnes ondes transmises par Brahim Diaz, ainsi que par une très grande majorité de ses coéquipiers, sont presque aussi importantes que leur apport technique et leur talent. La force de cette génération et celle précédente réside dans l’esprit familial incarné par les mamans lors de la Coupe du Monde au Qatar et par la fraternité des anciens ainsi que leur bienveillance envers les plus jeunes. Des joueurs bien élevés et talentueux sont les bienvenus. Ils apportent avec eux un des secrets des réussites futures.