Esprits chagrins, critiques sans esprit objectif, personnes nourrissant des griefs contre tout ce qui est marocain: ce message vous est cordialement adressé. Un serviteur espère que vous avez enfin compris… et appris.
Lorsque le Maroc s’engage, dans l’absolu, à organiser un événement, quelle que soit sa nature, il met les petits plats dans les grands. Le Royaume demeure fidèle à une tradition plus que millénaire: celle de l’hospitalité. Ici, chez nous, recevoir des invités n’est pas un acte anodin. On leur réserve les meilleures chambres, on les installe dans le salon d’honneur, on prépare les mets les plus raffinés et l’on revêt ses plus beaux habits. Couscous, tajine, caftan ou djellaba, zellige… autant d’éléments qui façonnent notre singularité et racontent notre identité.
Et ce cru 2025 n’a nullement dérogé à ce rituel sacré. La réception des 23 sélections invitées à disputer le graal africain en est la preuve éclatante: hôtels cinq étoiles, terrains d’entraînement dédiés à chaque équipe nationale, logistique millimétrée et, surtout, un sens de l’accueil jamais démenti. Les scènes de fraternisation entre supporters, immortalisées par les médias et largement relayées sur les réseaux sociaux, parlent d’elles-mêmes. Algériens, Tunisiens, Égyptiens, Sénégalais, Ivoiriens ou Maliens ont tous pu constater in situ que les notions d’hospitalité, de tolérance et de fraternité ne sont pas de vains mots.
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En matière d’excellence et de respect des engagements, le Maroc ne s’est pas contenté de slogans creux. Il a joint l’acte à la parole, en privilégiant le concret. L’exemple le plus parlant reste la qualité des pelouses, qui ont parfaitement résisté aux fortes précipitations ayant notamment touché Rabat et Tanger. Gazon hybride, drainage de pointe, maîtrise technique irréprochable: un savoir-faire qui se passe de longs discours. À ce titre, le partenariat gagnant-gagnant entre la FRMF et l’Agence nationale des équipements publics (ANEP) mérite d’être salué.
Cette réussite a fait taire ceux qui étaient prêts à dégainer à la moindre occasion, oubliant opportunément certains épisodes récents, notamment lors de compétitions organisées ailleurs. Ces stades ne sont pas le fruit de l’intelligence artificielle, mais bien celui de l’intelligence humaine, de l’expertise et du travail de terrain. Certains ont fini par comprendre qu’il valait mieux faire profil bas que de s’accrocher à des fake news relevant davantage de la bêtise humaine que de l’analyse sérieuse.
À court d’arguments, ces mêmes plumitifs ont tenté un autre angle d’attaque: l’affluence dans les stades, ou plutôt l’évolution du nombre de spectateurs entre le coup d’envoi et le coup de sifflet final. Une prétendue opération «portes ouvertes» aurait, selon eux, été orchestrée. Une accusation infondée, portée par des voix qui ont mis de côté toute déontologie pour privilégier une idéologie bien connue. Il suffirait pourtant de rappeler que tout diffuseur préfère retransmettre des rencontres disputées devant des tribunes pleines plutôt que face à des gradins clairsemés. Mais laissons ces polémiques stériles pour nous concentrer, sans mauvaise foi, sur les réussites de cette CAN.
Parmi elles, la qualité exceptionnelle des images télévisées. Pour la première fois dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations, le pays hôte assure lui-même le rôle de host broadcaster. Une grande première réussie, fruit d’une alliance intelligente entre l’expertise de techniciens internationaux et l’ambition de compétences marocaines désireuses d’apprendre et de progresser. Une vitrine idéale pour le soft power marocain, désormais présent dans les foyers du monde entier.
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Des foyers avides de beau jeu, d’émotions et de buts: 29 ont été inscrits après la première journée de la phase de groupes. Un record de plus. Et une certitude: les favoris ont montré les crocs. Mention spéciale à un Sénégal en mode rouleau compresseur, à une Algérie pragmatique face aux largesses défensives soudanaises, et à une Tunisie plus joueuse qu’à l’accoutumée. Les autres prétendants ont assuré l’essentiel, sans éclat particulier, y compris les Lions de l’Atlas.
Sous pression lors du match d’ouverture, les hommes de Walid Regragui ne se sont véritablement libérés qu’en seconde période. Leur jeu de position et de possession a manqué de fluidité, avec peu de solutions autour du porteur du ballon. Des imperfections bénignes face à des Comores ultra défensifs, mais qui pourraient se révéler plus lourdes de conséquences face au Mali, ce vendredi.
Ce premier véritable test dira si le Maroc, donné archi-favori, peut aller au bout et enfin conjurer le signe indien. Car cette CAN porte un double défi: réussir l’organisation et décrocher un trophée devenu une revendication populaire.Et qui dit vox populi… dit vox dei.