Les sentiments étaient mitigés pour les supporters des deux derniers représentants du Maroc en Coupes africaines interclubs. Si c’est la soupe à la grimace pour les supporters de l’AS FAR suite à la déroute (1-4) de la formation rbatie au Caire devant Pyramids, les fans de la RSB vivent, eux, un état d’euphorie continuel, dans une saison où le club de l’Oriental peut tout gagner.
Sans trop pousser la réflexion, la différence manifeste entre les deux clubs se situe au niveau de la gouvernance technique. Celle de la RSB a eu comme maitre mot le bon sens, alors que l’AS FAR a plutôt versé dans l’incohérence.
Les berkanais ont appris les leçons du passé, et misé sur la stabilité technique. En d’autres temps, les dirigeants du club de l’Oriental auraient limogé Mouine Chaabani après son échec en finale de la Coupe de la CAF 2024.
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Cependant, ils ont préféré lui adresser un vote de confiance, et lui ont apporté sur un plateau un cadre de travail idoine. Le technicien tunisie a renforcé son staff technique, fait un recrutement malin et imposé un style de jeu protéiforme.
La RSB peut imposer un tempo élevé, miser sur la possession conservation, comme elle peut laisser le ballon au rival, l’aspirer et le contrer. Des armes qui ont permis aux Oranges de glaner un titre inédit en Botola et une campagne réussie, pour l’instant, en Afrique.
L’AS FAR, quant à elle, a consommé trois entraineurs de trois écoles différentes depuis le début de la saison. Du coup, les joueurs étaient totalement perdus, puisqu’ils sont passés de l’école polonaise, à la France Afrique puis à une conception de jeu portugaise.
Et visiblement, les trois coachs n’ont fait que déboussoler des joueurs bons sur le plan individuel, mais qui n’ont peut être pas le vécu collectif nécessaire pour dominer le foot national et briller lors des joutes continentales.
Mardi dernier face à un Pyramids FC bien organisé, les amis de Naji ont à la fois pêché sur le plan individuel avec de grossières erreurs qui ont été payées cash, mais surtout sombré sur le plan collectif.
Les égos à fleur de peau ont fait irruption au fur et à mesure des minutes, avec des joueurs s’invectivant au lieu de se remotiver. Alexandre Santos a donc du pain sur la planche s’il veut remobiliser ses troupes en vue de la remontada.
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Un objectif difficile à atteindre vu la qualité technique et tactique du vis-à-vis, mais pas impossible pour autant. Il faut d’abord faire une autocritique, à commencer par les joueurs, tout comme le coach. Le but est de vivre cette semaine avec une obsession: gagner coûte que coûte.
Les 10 commandements pour arracher la qualification
Ils devraient aussi s’inspirer des quelques remontadas réalisées par les clubs marocains, même si elles ne sont pas légion. On rappellera celle du Raja contre l’ASEC en 2002 en demi-finale de la Ligue des champions. Et plus récemment, celle de la RSB face au CS Sfax en 2019. Des modèles du genre.
Il suffit aussi de jeter un coup d’œil de l’autre côté du Détroit, pour (re)découvrir les remontadas que le Real Madrid, spécialiste du genre, a pu accomplir tout au long de son histoire.
D’ailleurs depuis les années 1980, l’entité merengue par la voix d’un de ses mythes feu Juanito a mis en place les dix commandements de la remontada:
1- Les joueurs doivent commencer à parler du retour dès le coup de sifflet final du match aller.
2- Le score à remonter est écrit dans le tableau du vestiaire, bien visible à chaque entrainement, à chaque réunion, à chaque causerie… pendant la période séparant le match aller de la manche retour.
3- Intimider l’adversaire dès le tunnel des vestiaires, histoire de commencer à gagner le match sur le plan mental avant le coup d’envoi
4- Gagner le toss et engager en premier. Le rival doit subir l’ascendant dès le début
5- La première action doit finir par une opportunité suffisamment dangereuse pour pousser le public à s’enflammer
6- Commettre la première faute du match histoire de marquer son territoire en termes d’agressivité
7- Tirer en premier, peu importe que ça soit cadré ou que ça finisse au troisième étage
8- Revenir après la mi-temps en premier sur le terrain, avant même le retour de l’arbitre
9- Tracer une ligne imaginaire que l’adversaire ne devra jamais dépasser
10- Jouer à 100% avec le maximum d’énergie pour pousser le public à jouer à fond son rôle de joueur numéro 12
Certes cette recette n’est pas la panacée, mais elle a fait ses preuves ailleurs, et pourrait être d’une grande utilité pour une formation qui doit se transcender mardi prochain à Meknès, sur la pelouse du stade d’Honneur. Un nom qui devrait être la première motivation des coéquipiers d’Amine Zouhzouh.
Jouer avec le maximum d’intensité, gagner les duels et les deuxièmes ballons et garder la tête froide sont les ingrédients d’une possible remontada.
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L’AS FAR a une obligation de moyens et certainement pas de résultat après le match aller. Mais il est nécessaire de mettre fin à toute zizanie possible, de penser, jouer et communier en équipe.
Le premier club marocain champion d’Afrique a parcouru un long chemin, qui l’ont ramené ces dernières saisons sur le premier plan national. Rien de mieux qu’une remontada, pour le hisser sur les sommets africains.
Un état d’esprit que possède depuis une quelques années la RSB, lui conférant une ADN africaine. Forgée par l’expérience, et mettant tous les atouts de son côté, Berkane peut désormais gérer ses matchs africains avec le maximum de sérénité, y compris mercredi prochain contre l’ASEC.
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