La date: 23 avril 2023. Le lieu: le Home Sweet Home du sieur Hafid Derradji, dans un quartier sympa de Doha (c’est-à-dire sans des queues à n'en plus finir, pour une brique de lait, un kilo de patates ou un bidon d’huile de table). L’instruction: ameuter les Algériens contre le Maroc et les Marocains. La raison: détourner l'attention de la population de la faillite d’un régime qui brandit des gadgets en les présentant comme des voitures «made in Algeria», et de la répression qui s’abat sur le peuple kabyle.
En effet, la pénurie en produits alimentaires de première nécessité ne cesse de s’aggraver et les villes kabyles sont toujours maintenues sous un véritable état de siège avec le déploiement d’importants dispositifs sécuritaires pour empêcher toute forme de manifestation.
La junte mobilise à tout va, y compris en recourant à un commentateur, mauvais au demeurant, de matchs de football. Hafid Derradji est devenu plus actif dans la diabolisation du Maroc que dans les commentaires de la chaîne qatarie beIN Sports. Il est sûrement dégoûté du football depuis que le Maroc, qu’il veut décrire comme la source de tous les maux algériens, est devenu la première nation africaine et arabe à atteindre les demi-finales du Mondial -justement dans la ville d’où il officie. Ce même Maroc qui est bien parti pour abriter la Coupe du monde en 2030 en compagnie de l’Espagne et du Portugal et dont les joueurs brillent de mille feux dans les championnats européens et des pays du Golfe. Non, décidément l’actualité footballistique renvoie de façon trop insistante au Royaume. Derradji en est aphone. Dévasté par ces succès, il se détourne du foot et trouve une nouvelle vocation: servir la propagande d’une junte militaire qui vit sous perfusion grâce à la rente des énergies fossiles. Laquelle rente ira en s’amenuisant avec le passage accéléré des pays européens aux énergies propres.
Donc, Derradji prête sa voix au régime algérien et pond régulièrement des diatribes anti-marocaines, publiées dans un média de propagande «Algérie Maintenant».
Il annonce à ses compatriotes que les Marocains ont déclaré la guerre à leur pays et choisi comme champ de bataille les médias et les réseaux sociaux. Ainsi, l'élite marocaine avec toutes ses composantes politiques et culturelles, ainsi que les intellectuels et même les religieux et les sportifs «n'hésitent plus, depuis des mois, à se moquer de tout ce qui est algérien, et à remettre en cause notre identité, notre révolution et notre indépendance d'une manière abjecte», explique-t-il.
Est-ce que ce sont les Marocains qui ont rassemblé les journalistes algériens pour leur présenter la première voiture électrique fabriquée en Algérie? Laquelle voiture est sans moteur et devrait être tractée par des animaux pour avancer… Si risée il y a, il faut pointer du doigt la source qui prête tellement à rire et divertit tous les peuples arabes. Si l’actualité algérienne, produite par des ministres du gouvernement Tebboune, est plus hilarante que toutes les comédies du mois de ramadan, est-ce la faute des Marocains?
«Ils attaquent le président, l'armée et les symboles du pays. Ils portent atteinte à l'honneur de nos mères et de nos filles, volent notre patrimoine et nos traditions et menacent l'unité de notre peuple avec ce qu'ils décrivent comme l'indépendance du peuple kabyle», pleurniche Derradji. Ton président s’auto-attaque tout seul. Ses phrases cultes sur l’Algérie qui va nourrir l’Égypte, le Maroc et la Tunisie et sur les échanges de cadeaux entre George Washington et l’émir Abdelkader rendent vaine toute attaque en provenance de l’extérieur.
Quant à l’armée, les purges interminables et la guerre féroce entre les généraux, ainsi que les vendettas sans fin entre les hauts gradés ex-taulards, anciens fugitifs et ceux qui ont été humiliés sur les chaînes publiques sont d’une intensité telle qu’aucune guerre conventionnelle ne peut les égaler.
A Ssi Hafid, les Algériens n’arrivent plus à compter le nombre de généraux et de ministres qui sont derrière les barreaux. Combien de généraux en prison? 40, 50? Combien d’anciens premiers ministres croupissent dans les geôles algériennes? 3, 4? Combien d’anciens ministres incarcérés? 15, 20? Dans quel autre pays au monde on peut trouver autant de généraux et de ministres incarcérés? AUCUN! Alors, qui mène un combat contre les Algériens? Est-ce que ce sont les responsables algériens qui s’entretuent ou bien le peuple marocain?
A-t-on oublié de préciser à M. Derradji que le régime algérien investit dans le virtuel pour entretenir ses hostilités et sa haine à l’égard du Maroc et que des milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux sont créés, mobilisés et financés pour s’en prendre au Royaume et souiller son image? Des manœuvres mises à nu par un rapport de l’administration de Facebook qu’il peut consulter en personne. Comme toi, cher Hafid, le gérant de chaque compte perçoit un salaire afin d’accomplir la mission que lui ont assignée les caporaux.
Concernant l’atteinte à l’honneur des femmes algériennes, les Marocains ne se sont jamais rabaissés au niveau de M. Derradji qui avait envoyé des messages d’une violence inouïe à une femme marocaine après l’élimination de l’Algérie dès le premier tour de la Coupe d’Afrique des nations 2021, après une campagne désastreuse. «Le monde entier sait que vous êtes des fils de p**e. Quand on dit Marocaine, on dit p**e et quand on dit Marocain on dit fils de p**e. Les derniers chiffres affirment que 50% des Marocains sont des bâtards», avait-il écrit.
Mais le comble reste quand même ses inquiétudes quant aux tentatives d’appropriation culturelle. Petit rappel des faits: l’Algérie a tenté de s’approprier le Zellije marocain, le Lion de l’Atlas, le caftan et même le couscous.
Cher Hafid, les seuls usurpateurs, authentiques, sont tes maîtres à Alger qui se sont approprié un pouvoir qui ne leur revenait pas. Petit rappel des cris du peuple algérien pendant le Hirak : «Tebboune lamzawer, jabouh Laasker» (Tebboune l’usurpateur a été imposé par les militaires) et «Généraux à la poubelle!» Tu devrais d’abord écouter les revendications du peuple algérien avant de regarder vers les Marocains.
