Ce qui est sympa avec le football, c’est que c’est imprévisible, ou presque. Qui aurait parié 1 dinar algérien, donc pas grand-chose, sur l’éventualité de retrouver le Maroc parmi les candidats à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025? Euh... Pas mal de monde en fait. Même Hafid Derradji, piètre devin devant l’éternel, y aurait pensé!
Le Royaume dispose d’infrastructures sportives, routières et hôtelières lui permettant d’accueillir les plus grandes manifestations mondiales. Aujourd’hui, le pays compte six stades de très haut niveau (Rabat, Casablanca, Marrakech, Tanger, Agadir et Fès). Sans parler des autres enceintes en cours de construction (Al Hoceima) ou encore d'autres qui se voient offrir une cure de jouvence leur permettant de se conformer aux normes internationales. Cette stratégie s'accorde parfaitement avec la politique des grands chantiers voulue par le Souverain.
Autre argument de poids pour le Maroc: la sécurité. Pour les instances footballistiques internationales, l’aspect sécuritaire est très important pour l’organisation d’une compétition. Sur ce point, la CAF n’a rien à craindre puisque le Maroc est toujours classé par le Département d’État américain dans les rangs des pays sûrs, avec des risques sécuritaires et politiques faibles.
Pour l’instant, la CAF n’a toujours pas communiqué sur la liste des pays candidats à l’organisation de cette édition 2025, retirée à la Guinée par la CAF, mais le Maroc fera face à l’Algérie, qui a officiellement annoncé le dépôt de son dossier, le 16 décembre dernier.
Ledit dossier doit contenir l’accord d'organisation, l’accord des villes hôtes ainsi que les garanties gouvernementales. Des visites d’inspection seront programmées dans les pays candidats entre le 5 et le 25 janvier 2023 et l’annonce du pays hôte se fera le 10 février 2023 par le Comité exécutif de la CAF, comme annoncé par l’instance panafricaine dans un communiqué publié le 26 octobre dernier.
Jusque-là, tout allait bien pour nos voisins de l’est qui, via leurs médias officiels et non-officiels, louaient les mérites de leur pays, le mieux à même d’accueillir la grand-messe africaine.
Mais il a suffi que la Fédération internationale de football association (FIFA) désigne le Maroc comme pays hôte de la prochaine Coupe du monde des clubs pour que les rats de la junte au pouvoir à Alger courent, affolés, dans tous les sens. À leur tête: Derradji, le sbire inculte de la junte algérienne et journaliste sportif à ses heures perdues.
«Avant même le dépôt et l’étude des dossiers de candidatures, ou le vote prévu le 10 février prochain, (la confrérie) a décidé d’offrir au Maroc l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, au Nigeria et au Bénin l’édition 2027, puis à l’Algérie en 2029. Le vote devait se faire en marge du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) prévu en Algérie (en janvier 2023, ndlr), mais il a été reporté au 10 février en marge de la Coupe du monde des clubs prévue au Maroc… Comprendra qui voudra, mais c’est ainsi qu’est géré le football qui n’est plus qu’un simple jeu. Le choix à ce niveau n’a rien à voir avec le dossier de candidature», a écrit, lundi dernier, l’Algérien dans un post publié sur son compte Facebook.
En fait Derradji répond à une injonction de l’appareil militaro-politique dont le logiciel, enraciné dans l’ère d’avant la chute du mur de Berlin, est trop vieux pour se prêter à des mises à jour. Le mode opératoire de la junte est bien connu et a été répété jusqu’à la nausée: son porte-voix footballistique (Derradji) lance une intox et la horde médiatique l’amplifie de façon hystérique.
Ainsi, hier, mardi 20 décembre, toute la presse algérienne a laissé de côté les problèmes socioéconomiques que traverse le pays pour se focaliser sur les révélations de «l’expert en football» comme le décrit le ministre algérien de la Jeunesse et des sports Abderrazak Sebgag. «Hafid n’est pas membre de la CAF mais en tant qu’expert en football ce qu’il dit doit être pris en considération», a déclaré, le 20 décembre, sans sourciller Sebgag en réaction au post de Derradji relatif au pays qui va abriter la CAN 2025..
Ces propos ont nourri l’imagination de la presse algérienne qui nous a gratifié de scénarios aussi farfelus que hilarants. Ainsi, pour préparer l’opinion publique à un échec certain dû au manque d’infrastructures dont souffre cruellement le pays, supposé pétrolier et gazier, et à l’incompétence chronique dans l’organisation de grands événements, les médias au service de la junte accusent le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, d’être le grand manitou qui dirige réellement le CAF, reléguant le Sud-africain Patrice Motsepe à un rôle de figurant.
Et qui dira mieux sur les talents de marionnettistes de Lekjaa qui mène où il veut non seulement le président de la CAF, mais le président de la FIFA himself. A lire cette presse, Patrice Motsepe ne serait qu’un président sur papier, le véritable dirigeant de la CAF et même de la FIFA est Fouzi Lekjaa.
Alors dans l’espoir sans doute d’amadouer le président de la CAF ou de réveiller en lui un sursaut d’orgueil, la presse algérienne annonce, ce même 20 décembre, que l’un des nouveaux stades en Algérie, susceptible d’accueillir les matchs de la CAN, a été baptisé… Nelson Mandela.
Visiblement la junte a atteint le point culminant de sa haine pathologique du Maroc. Ce même 20 décembre, les chaînes publiques de télévision ont sorti la grande parade qui sert de thermomètre de leur mécontentement. Dans le bulletin météo, la présentatrice a indiqué le temps qu’il fait dans les capitales du Maghreb, sans mentionner Rabat. Il est vrai que ce jour-là la capitale du Royaume vivait une effervescence populaire avec l’accueil triomphal des Lions de l’Atlas. L’ancien directeur de la télévision publique a été limogé pour avoir annoncé du bout des lèvres le résultat du match qui a opposé le Maroc au Portugal. Son successeur a préféré ne pas prendre le moindre risque en nommant Rabat le jour même où toutes les télévisions du monde en parlent.
Le mot n'était jusqu'ici qu'à peine murmuré, ou balancé par quelques moqueurs. Mais cette fois, il n'est plus possible de faire l'autruche ou de se voiler la face, l’Algérie est gouvernée par des fous.
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