Mondial de futsal: Les leçons tactiques de Maroc-Iran

La joie des Lions de l'Atlas contre l'Iran, le jeudi 26 septembre 2024.

Les Lions de l’Atlas ont validé, ce jeudi 26 septembre, leur billet pour les quarts de finale de la Coupe du Monde de Futsal, en battant l’Iran sur le score de 4-3. Cette victoire, arrachée avec difficulté, a été marquée par des moments de tension et une démonstration tactique des hommes de Hicham Dguig.

Le 27/09/2024 à 10h57

Depuis le début de la Coupe du monde de futsal Ouzbékistan 2024, l’équipe nationale marocaine a eu un parcours mitigé. Après deux victoires contre le Panama (6-3) et le Tadjikistan (4-2), les Lions de l’Atlas ont essuyé une défaite frustrante face au Portugal, champion en titre (4-1). Ces performances en dents de scie avaient laissé planer un doute sur la capacité des Marocains à aller loin dans la compétition.

L’analyste vidéo de l’équipe nationale olympique de futsal, Abdessalam Kifane, a livré au 360 Sport une analyse fine de cette confrontation. Kifane a souligné comment la stratégie du sélectionneur Hicham Dguig a su exploiter les failles iraniennes et comment le Maroc a su s’imposer en combinant transitions rapides et jeu direct. Cette approche méthodique a finalement permis aux Lions de décrocher leur ticket pour les quarts de finale, malgré une opposition iranienne coriace.

L’Iran, un adversaire redoutable

L’Iran est une équipe bien établie sur la scène internationale du futsal, 4ème au classement mondial, connue pour son intensité et sa capacité à exploiter les moindres erreurs adverses, notamment sur coups de pied arrêtés. Lors des quatre précédentes confrontations entre les deux formations, le Maroc avait remporté deux victoires pour deux défaites. Cette cinquième rencontre promettait donc d’être un duel disputé, et elle n’a pas déçu.

«Le Maroc savait qu’il devait être stratégiquement impeccable pour surpasser cette équipe expérimentée, classée au 4ème rang au niveau mondial. Le défi posé par les Iraniens a permis aux Lions de l’Atlas de révéler toute leur ingéniosité tactique», a d’abord lancé Abdessalam Kifane.

Un plan tactique efficace

«Pour ce match, Hicham Dguig a opté pour un système de jeu flexible, oscillant entre le 4-0, 1-2-1 et 3-1, permettant ainsi une grande fluidité dans l’utilisation du pivot. Contrairement aux équipes adverses, le pivot n’était pas un joueur fixe, mais changeait en fonction des actions, un choix stratégique pour rendre l’attaque moins prévisible», analyse Kifane.

Avant d’ajouter: «L’objectif principal était de jouer vite pour éviter les confrontations physiques prolongées. Cette approche a permis aux Lions d’écarter efficacement le jeu, forçant les Iraniens à commettre des erreurs, et de capitaliser sur des contre-attaques fulgurantes. En première mi-temps, cette stratégie a porté ses fruits, avec une avance confortable de 4-1 au tableau d’affichage».

Pour l’analyste des Lionceaux de l’Atlas, sur le plan défensif, «les Marocains ont opté pour un bloc médium, se gardant de trop se projeter vers l’avant ou de reculer trop bas, évitant ainsi de laisser des espaces à exploiter pour l’Iran, particulièrement dangereux dans les situations de 1 contre 1 et sur les coups de pied arrêtés».

Une deuxième mi-temps sous haute tension

La blessure de Khalid Bouzid en début de seconde période a cependant compliqué la tâche de l’équipe marocaine. Les Iraniens ont rapidement profité de cette fragilité pour réduire le score, avec un but de leur meilleur joueur, Hossein Tayyebi, semant ainsi le doute dans les rangs marocains. Le troisième but iranien, inscrit sur un coup de pied arrêté, a encore accru la pression.

Néanmoins, les Lions de l’Atlas ont su garder leur sang-froid. Malgré une volonté évidente des Iraniens d’égaliser, ceux-ci ont été efficacement neutralisés, notamment lors des duels 1 contre 1, grâce à une défense marocaine solide et bien organisée. Les tentatives iraniennes ont échoué face à une équipe qui, malgré quelques moments de flottement, est restée concentrée.

«Hicham Dguig a également fait preuve d’une gestion avisée en alternant ses gardiens. Karim a été privilégié lors des phases défensives pour sa solidité, tandis que Bensselam, un gardien moderne à l’aise balle au pied, a été utilisé pour offrir un surnombre en attaque. Ce choix stratégique a permis au Maroc de s’adapter aux différentes phases de jeu tout en minimisant les risques», explique Kifane.

Analyse des buts marocains

Les quatre buts marqués en première mi-temps reflètent la variété et l’efficacité du jeu marocain:

Premier but (6e minute): Khalid Bouzid a ouvert le score sur une attaque positionnée, illustrant parfaitement le style de jeu direct du Maroc.

Deuxième but (10e minute): Un but contre son camp iranien, provoqué par la pression exercée lors d’une touche bien exécutée par Chaaraoui. Le capitaine Soufiane El Mesrar a joué un rôle déterminant en empêchant le joueur adverse de sortir le ballon, ce qui a conduit à ce but contre son camp.

Troisième but (16e minute): Une contre-attaque, initiée par une erreur du gardien iranien, exploitée par un pressing intelligent de Sofian Charraoui, qui dribble son adversaire et place le ballon devant El Mesrar, qui le met au fond des filets.

Quatrième but (18e minute): Une superbe combinaison entre le gardien marocain, le défenseur Borit et Driss Raiss el Fenni, qui conclut par un tir parfaitement placé.

Après cette qualification, les Lions de l’Atlas se tournent désormais vers un défi encore plus grand: les quarts de finale contre le Brésil, vainqueur du Costa Rica (5-0). Ce match, programmé pour dimanche 29 septembre à 13h30 (17h30 heure de Boukhara), sera l’occasion pour le Maroc de prouver une fois de plus sa valeur sur la scène internationale, une opportunité pour les hommes de Hicham Dguig de prendre leur revanche, après avoir été éliminés par le même adversaire au même stade de la compétition lors de la dernière édition en 2021.

Par Anas Zabari
Le 27/09/2024 à 10h57